Par
Ludivine Laniepce
Publié le
4 janvier 2025 à 9h08
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« En un rien de temps, c’est un peu trop… »
Édouard et sa bande d’amis, originaires de Cherbourg (Manche) et ses environs, ne sont pas près d’oublier leur vacances au ski. En l’espace de quelques heures, ils auront été victimes d’une arnaque à la location avant d’être témoins d’une tentative d’homicide. Narratif.
De la Normandie à Val Thorens, en Savoie
Tout aurait dû commencer dans la joie et la bonne humeur à Val-Thorens (Savoie), le 29 décembre 2024.
Ce jour-là, une dizaine d’amis du Cotentin traversent la France en voiture et en train pour se retrouver dans cette station de sports d’hiver réputée pour être la plus haute d’Europe.
Mais les premiers arrivés communiquent le mauvaise nouvelle aux autres : l’appartement qu’ils pensaient avoir réservé sur Leboncoin ne leur est pas destiné : c’est un arnaque fomenté par un faux propriétaire.
« Je me suis retrouvé à Moûtiers, en contrebas, et j’ai cru une heure que les autres nous attaquaient. mauvaise blaguee là-haut, raconte Édouard, 21 ans, qui habite à Équeurdreville-Hainneville. On a vraiment cru jusqu’au dernier moment qu’ils allaient cracher le morceau, mais non. Nous étions complètement pris au dépourvu. »
Trouver un plan d’urgence B
Face au fraude manifeste dont elle vient d’être victime, l’équipe, solidaire et optimiste, relativise. « Nous étions onze et nous avions payé un dépôt total de 2 000 euros. Donc on ne s’en sortait pas si mal, poursuit le jeune alternant. Le plus important pour nous était de finir l’année ensemble. »
Les amis cherchent alors un plan B. Mais dans ce territoire des Trois Vallées où ils sont implantés, qui comprend également Courchevel, Méribel ou même Les Menuirestout est complet. Au fur et à mesure qu’ils approfondissaient leurs recherches, une solution apparut : deux appartements mitoyens étaient disponibles à Isola 2000, plus au sud, dans les Alpes-Maritimes. Une station qu’ils ne connaissent que de nom.
« La météo y est moins favorable mais c’est skiable et la résidence est au pied des pistes », décrit Édouard. Nous ne sommes pas exigeants et nous décidons de nous lancer. »
Une nuit d’hôtel et encore six heures de route plus tard, le groupe est arrivé presque au complet à la résidence Capfun à Isola 2000, une poignée ayant dû regagner Cherbourg faute de moyens de transport.
Les appartements sont agréables, l’ambiance de la résidence est chaleureuse et plutôt familiale.
“Pas un joli spectacle”
Les amis skient, récupèrent les clés de leur appartement, déballent leurs affaires et se préparent à passer un joyeux réveillon du nouvel an. Mais ils ne veulent pas traîner trop longtemps : le lendemain, 1est En janvier, ils prévoient de dévaler les pistes dès leur ouverture.
« On voulait faire une grosse journée de ski, confirme le jeune homme. Nous avions déjà parcouru un long chemin à cause de tout cela aventures et nous étions assez fatigués. Après avoir passé une bonne soirée et attendu minuit, nous nous préparions à aller nous coucher. » Mais la nuit sera loin d’être réparatrice et reposante.
Cris de détresse et appels à l’aide
Antoine, qui se trouve dans le deuxième appartement du groupe, entend des cris vers 1h30
Cris de détresse. Appels à l’aide, à l’aide. Nous étions au 2ème étage de la résidence et cela semblait venir de l’étage du dessous. Je ne voyais rien par la fenêtre, j’entendais juste ces cris dans le couloir. J’ai décidé de descendre seul pour vérifier ce qui se passait, voir si je pouvais faire quelque chose.
Dans le couloir de l’étage inférieur, désormais silencieux, le skipper aperçoit un appartement vide et « quelques maison de prostitution» dans le couloir. « Comme si l’appartement y avait été vidé », poursuit-il. À l’époque, je n’avais pas très bien compris. j’ai pensé à un différendun confond. » Antoine rentre à son appartement, intrigué.
Pendant ce temps, dans l’autre appartement du 2e étage, Édouard, également réveillé par le cris d’une jeune femmeregarde par la fenêtre qui donne sur une petite place avec des jeux pour enfants.
« Elle a crié qu’un certain Nicolas avait poignarderet il était entendu que d’autres personnes avaient reçu coups de couteau . J’ai vu des gens rassemblés, choqués, en tenue de soirée. Les agents de sécurité sont arrivés en premier, puis de très nombreux policiers dix minutes plus tard. Lorsque nous les avons vu entrer dans la résidence, nous avons compris que cela se passait réellement dans notre immeuble. »
Édouard se précipite alors vers l’appartement voisin pour vérifier que ses amis y sont sains et saufs. Antoine, quant à lui, redescendait dans le couloir de l’étage inférieur avec un autre ami, Gaspard.
Cette fois, il y avait des traces de sang, une mare de sang dans le couloir et une personne allongée au sol. Ce n’était pas joli à voir.
Un suspect de 18 ans
Le groupe d’amis suivra la suite depuis son balcon : ballet de pompiers et de application de la loiautour les gens pleurent et saignent .
Au total, trois personnes, dont un mineur, ont été « grièvement » poignardées cette nuit-là dans la résidence. Leur pronostic vital n’est plus compromis. Après s’être brièvement enfui, l’agresseur s’en doutait tentative d’homicide est allé au gendarmeriequelques heures plus tard. Il s’agit d’un jeune homme de 18 ans au casier judiciaire vierge qui souffre deroubles psychiatriques.
Selon le procureur de la République de Nice, qui a requis son placement en détention provisoire les premiers éléments recueillis « tendent à montrer que les faits se seraient produits depuis un certain temps ». mobile futile dans un contexte d’alcoolisme».
“Ces jeunes étaient comme nous, des amis en vacances”
Quant à Édouard, Antoine et leurs amis, leur séjour mouvementédans le sud de la France devrait se terminer ce samedi 4 janvier 2025. Après l’attaque dont ils ont été témoins, ils sont finalement partis skier à une heure d’Isola 2 000 pour tenter, une nouvelle fois, de se changer. des idées.
Tout cela a été un choc pour moi. Je ne pensais pas qu’il était possible que nous puissions faire cela, que cela puisse se produire dans la vraie vie, que nous puissions y faire face. Ces jeunes qui ont été poignardés étaient comme nous, des amis en vacances. Et c’était à l’étage en dessous, ça aurait pu être nous. Nous sommes désolés, un peu effrayés par tout cela. Mais nous avons pu l’ignorer pour continuer notre semaine.
Édouard partage ce même sentiment : « Ça aurait pu être nous. Cela fait beaucoup de surprises pour des vacances au ski. Mais heureusement, nous sommes tous ensemble. »
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