30 ans d’insertion des jeunes sur le littoral vendéen

30 ans d’insertion des jeunes sur le littoral vendéen
30 ans d’insertion des jeunes sur le littoral vendéen

Par

Marion Travers

Publié le

2 janvier 2025 à 18h34

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Le temps du retraite sonné pour Véronique Cantinle directeur emblématique du Local Mission Vendée Atlantique. De retour avec elle sur un riche 30 ans de carrière dédiés aux jeunes et à leur insertion professionnelle sur la côte vendéenne notamment. Une mission qu’elle a vu évoluer.

Journal des Sables : Comment a débuté cette carrière de 30 ans au sein de la Mission Locale ?

Véronique Cantin : Je suis arrivée en 1994 à la mairie des Sables-d’Olonne. A l’époque, le service communal était double : il y avait le point information jeunesse et le point jeunesse qui assurait déjà un accompagnement individualisé pour les 16-25 ans.

Puis, une loi quinquennale demande à ces points jeunesse et à l’Education Nationale de former une association et les PAIO sont nés (Centres d’accueil d’information et d’orientation). C’est à cette occasion que je suis devenu directeur de cette structure associative. À l’époque, nous couvrons le Communauté de communes d’Olonnes, Talmondais, Auzance et Vertonne, la Communauté de communes de Saint-Gilles et Atlancia.

Puis est intervenue une nouvelle loi voulant simplifier la structuration du réseau PAIO et ainsi la Mission Locale est née en septembre 2003, réunissant les PAIO des Sables-d’Olonne et de Challans. Une fusion qui s’est très bien passée. C’était une belle union.

Pouvez-vous expliquer le rôle d’une mission locale ?

Nous sommes ici pour accompagner les jeunes jusqu’à 25 ans dans la vie quotidienne, le développement de projets pour les amener à un emploi et les y maintenir les entreprises.

Il y a aussi l’aspect « service communautaire « . Nous pouvons contribuer aux études, aux diagnostics, à la prévention… La Mission Locale est aussi un territoire d’expérimentation et de recherche. Nous accueillons les chercheurs, nous favorise la connaissance des jeunes.

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Par exemple, la dernière étude à laquelle nous avons participé portait sur le rapport des jeunes au travail afin d’évaluer la pertinence du dispositif de « contrat d’engagement jeunesse ». Tout cela vient nourrir les politiques publiques.

Vous avez passé trois décennies au contact de ces jeunes en quête d’une voie professionnelle. Quelles évolutions avez-vous observées ?

Une multiplication des appareils ! Et certains de ces systèmes sont détournés de leur mission première, qui est d’aider les jeunes à développer leurs compétences pour accéder à l’emploi. Aujourd’hui, la priorité est l’accès direct au travail. En sautant des étapes, on risque de passer à côté.

D’autant plus que nous rencontrons une génération qui a beaucoup souffert du confinement. On voit beaucoup de fragilité mentale. Le Covid a perturbé une période importante des apprentissages scolaires mais aussi de la vie en société.

Et puis, les flux d’informations auxquels ils sont exposés sont assez nuisibles. Il n’y a plus de filtres dans la communication. Résultat : nous rendons cette population extrêmement vulnérable.

En Vendée, on a de la chance, cette jeunesse n’est pas explosive. Elle a envie de travailler, d’avancer. Mais ils doivent donnez-leur les clés pour faire d’eux des adultes forts. Et c’est finalement le cœur de notre activité.

Vous partez dans un moment difficile pour les Missions Locales avec des coupes budgétaires annoncées…

Oui mais nous nous y attendions. On avait déjà un peu anticipé en réduisant les effectifs. Nous soupçonnions que tout cela s’arrêterait un jour. Nous subissons effectivement des réductions d’effectifs. La Région met par exemple fin à ses aides sans préavis. Cela représentait tout de même 8% du budget de la Mission Locale… Nous savons que les aides de l’État vont également diminuer mais nous n’avons pas encore les montants.

Quelles satisfactions retirez-vous en mettant un terme à cette riche carrière ?

En lien avec ces évolutions, au fil du temps, nous avons décidé deaccueillir de plus en plus de parents. Ça répond à un besoin et c’est plutôt cool. Nous avons également réaménagé les temps collectifs.

Je me souviens aussi l’âge d’or des métiers d’avenirun excellent appareil. Nous fabriquions de la dentelle pour aider les jeunes très éloignés de l’emploi. C’est un système qui m’a frappé parce qu’il était positif pour tout le monde, les jeunes comme les entreprises.

Une autre grande source de satisfaction pour moi est la capacité de l’équipe à s’adapter constamment. Quand il y a eu des confinements, nous avons réinventé la Mission Locale ! Nous n’avons pas lâché un seul jeune.

Sinon, je citerais aussi le job dating dans les Atlantes que nous avons pourvu auprès de nombreuses entreprises (87 lors de la dernière édition), le premier forum carrière par le geste, la création d’un poste de psychologue… Actions menées par le territoire pour le territoire et qui a fait bouger les choses.

Je me réjouis également de la confiance toujours renouvelée des élus locaux. On reçoit du soutien et ça fait du bien.

Finalement, ce qui est sympa c’est les vrais liens qui se créent avec ces jeunes. Certains reviennent quelques années plus tard pour nous présenter leurs bébés, d’autres reviennent nous demander conseil pour un prêt immobilier…

Et maintenant, quels sont vos projets ?

Lisez les piles de livres sur ma commode et prenez votre petit-déjeuner jusque tard ! Et puis prendre soin de ma famille. J’ai deux petites-filles qui demandent juste ça. C’est aussi une très noble mission que je remplirai avec grand plaisir.

Quelques chiffres

– 2 000 jeunes sont accompagnés chaque année par la Mission Locale Vendée Atlantique.
– 7 000 jeunes contactent chaque année les professionnels de la Mission Locale.
– En 2024, la Mission Locale atteindra 1 000 nouveaux jeunes accueillis, ce qui représente une augmentation de 27 %. «Nous sommes revenus au niveau d’avant Covid», affirme Véronique Cantin, qui passe la main à Cyril Palvadeau, qui était auparavant directeur de la Mission locale de Cholet.

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