Ces cours sont réservés aux enfants âgés de 3 à 6 ans, atteints de troubles sévères du spectre autistique, qui ne peuvent pas encore s’intégrer dans les classes régulières. Ils peuvent avoir des difficultés motrices, d’élocution ou comportementales et avoir besoin d’un soutien approprié. Pour accueillir ces enfants, l’Agence Régionale de Santé (ARS), à travers son plan autisme, en lien avec l’Éducation Nationale, ouvre des Unités d’Enseignement Maternelle d’Autisme (UEMA). En Gironde, une classe a été inaugurée à l’école du Parc, à Mérignac, mardi 26 novembre. Il s’agit de la cinquième unité créée dans le département.
Autisme : qu’est-ce que le syndrome d’Asperger ?
Après Mark Zuckerberg, Vincent Van Gogh, Marie Curie, Andy Warhol, Wolfgang Amadeus Mozart et Albert Einstein, Lionel Messi, Eminem et Thomas Edison, le célèbre entrepreneur Elon Musk rejoint la liste des célébrités touchées par une forme particulière d’autisme : Asperger.
Cette unité ouverte il y a un an, d’une capacité de sept places, accueille cinq enfants (un sixième devrait arriver prochainement), accompagnés par une équipe médico-légale de l’Association pour le Développement, l’Intégration et l’accompagnement des personnes handicapées (ADIAPH), composé d’un psychomotricien, d’une assistante médico-psychologique, d’un éducateur spécialisé, d’un orthophoniste, d’un enseignant spécialisé et d’une infirmière.
«Moins de crises»
Si les enfants sont entre eux en classe, ils peuvent se mélanger aux autres élèves dans la cour de récréation pendant les récréations, à la cantine ou lors d’activités d’échange. « Au début, il a fallu se repérer et s’adapter. On assiste aujourd’hui à un cercle vertueux, entre les enfants atteints d’un trouble autistique qui progressent au contact d’autres enfants, et ces derniers qui changent leur regard sur le handicap », assure Aurélie Le Roy, directrice de l’école maternelle.
L’objectif est d’amener ces élèves vers un cursus ordinaire dès l’école primaire et de leur éviter de suivre leur scolarité dans une structure spécialisée. C’est ce que souhaitent Marie-Ange et Thomas, parents de Gabriel, 3 ans, à l’UEMA à l’école du Parc. « On a vu l’évolution de son comportement. Grâce à un système de pictogrammes mis en place par l’équipe médico-légale, on communique mieux avec lui. Des professionnels se déplacent également chez vous pour nous conseiller et adapter pour eux l’environnement. Il a moins de crises et il progresse dans sa motricité, même si les médecins ont dit qu’il ne marcherait jamais », expliquent-ils.
Liste d’attente
Selon les données de l’ARS, sur 77 élèves sortis d’une UEMA de Nouvelle-Aquitaine en juin 2024, 18 ont intégré par la suite une classe ordinaire en CP et 19 une Unité localisée d’insertion scolaire (Ulis). D’autres intègrent des instituts médico-éducatifs (IME) ou des systèmes d’autorégulation (DAR). “Pour près des deux tiers (64%) des enfants sortant de l’UEMA, la scolarisation se poursuit en inclusion (classe ordinaire ou ULIS), un taux nettement supérieur à celui de 2022-2023, où il s’élevait à 54%”, détaille l’ARS.
Pour que leur enfant adhère à une UEMA, les parents doivent passer par un Centre Départemental pour Personnes Handicapées (MDPH). Mais la demande est forte, avec peu de places. En juin 2024, 32 enfants attendaient une place en UEMA en Gironde et 120 en Nouvelle-Aquitaine.
Dans le département, il existe cinq UEMA, à Bordeaux, Castelnau-de-Médoc, Ambarès et Mérignac. Aucune nouvelle ouverture n’est prévue en Gironde avant 2027.