La Seine maritime est au pic de l’épidémie de grippe. Un virus qui touche davantage les jeunes cette année, et qui conduit certains hôpitaux normands, comme celui de Dieppe, à activer leur plan blanc face à l’afflux de patients.
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Grosse fatigue, frissons et fièvre, vous faites peut-être partie des milliers de Normands à avoir été touchés par la grippe pendant les vacances. Parmi les départements de France les plus touchés, la Seine Maritime, où le taux d’incidence des infections respiratoires aiguës (Covid 19, grippe et autres virus respiratoires) atteignait 1 274 cas pour 100 000 habitants la semaine précédant Noël. Une diffusion facilitée par de nombreux repas de famille et festivités entre amis.
Face à l’afflux important de patients aux urgences, le Groupement hospitalier régional (GHT) de Caux-Maritime a activé lundi 30 décembre 2024 un plan blanc, niveau d’alerte maximum. “C’était compliqué dès le réveillon de Noël, et on a atteint le record de 75 patients aux urgences lundi, il fallait réagir”assure Jean-Marc Kerleau, président de la commission médicale du GHT.
L’établissement a donc rouvert une vingtaine de lits, et réintroduit le port obligatoire du masque à l’entrée. Si la situation se détériore, l’hôpital pourrait rappeler le personnel en congé.
Une cellule de crise se réunit quotidiennement. Elle estime que le plan blanc sera maintenu jusqu’au début de la semaine prochaine au moins. L’hôpital recommande aux patients d’appeler le 15 ou le 116 117 avant de se rendre aux urgences.
Pour autant, l’épidémie est-elle plus virulente que les années passées ? Selon Jean-Philippe Leroy, médecin au pôle santé publique du CHU de Rouen, ce n’est pas le cas, c’est avant tout une question de timing.
Il y a une combinaison de vacances scolaires, de vacances du personnel et d’une réduction de l’offre de soins généralement en ville et dans les hôpitaux. Tout cela arrive au moment où nous avons un peu plus de malades, pas toujours dans un état grave, mais qui souhaitent avoir une consultation, ce qui augmente le temps d’attente aux urgences.
Dr Jean-Philippe Leroy, médecin de santé publique au CHU de Rouen
Le médecin précise néanmoins que si l’épidémie n’est pas plus virulente cette année, elle peut cependant durer plus longtemps, et s’accompagne d’une épidémie de virus respiratoires syncytiaux (RSV) comme la bronchiolite, dangereux pour les personnes âgées déjà fragiles.
Contrairement à l’année dernière, c’est le virus A/H1N1 qui circule majoritairement cette année. Elle touche davantage les jeunes, d’où cette impression d’épidémie plus présente dans notre entourage.
« L’année dernière, c’était le virus H3N2 qui était présent et qui touchait principalement les personnes âgées. Cette population a sans doute tendance à moins en parler, elle reste davantage à la maison et est peut-être plus habituée à gérer le problème.
La campagne de vaccination contre la grippe a débuté le 15 octobre 2024 en France. Mais elle semble faire marche arrière.
“L’année dernière, nous avons constaté une baisse de 3 à 5 % du nombre de personnes vaccinées contre la grippe, et il est très probable que cette année ce soit la même chose. Les gens sont réticents à le faire, et on se retrouve avec un virus qui circule beaucoup“, adds Dr. Jean-Philippe Leroy.
La vaccination est recommandée aux personnes à risque de développer une forme grave de la grippe, comme les personnes de plus de 65 ans, les femmes enceintes ou les personnes obèses.