Contre le désert médical, cette commune du Val-d’Oise cherche des solutions

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Comment lutter contre la désertification médicale ? Un problème majeur qui touche désormais l’ensemble du pays sans épargner les zones urbaines denses comme l’Île-de-France et même les grandes villes comme Argenteuil (Val-d’Oise) 107 000 habitants.

Le sujet a agité les élus lors du dernier Conseil municipal, lors d’une délibération relative à un contrat d’aide à l’embauche d’assistants médicaux, présenté par Carine Gonçalvès, adjointe au maire chargée des affaires sociales, de la santé et de l’hygiène.

« Comme vous le savez, nous sommes toujours à la recherche d’idées pour trouver des solutions pour nos concitoyens en matière de santé », a souligné l’élu, citant les bourses pour les étudiants en médecine puis le recrutement des infirmières de l’Asalee. (Équipe action santé libérale), ce dispositif qui vise à permettre aux infirmières d’améliorer la prise en charge des patients souffrant de maladies chroniques ou présentant des facteurs de risque.

« Un soulagement pour eux »

Désormais, la Ville propose d’accepter l’embauche de nouveaux assistants médicaux.

« Nous serions la première commune du Val-d’Oise à bénéficier de ces contrats agréés par la Cpam, qui permettent de soulager nos médecins dans leurs tâches administratives, les rapports, le démarrage des consultations, comme la pesée, le dimensionnement, les appels. pour les rendez-vous en taxi. C’est tout ce gain de temps qui permettra à nos médecins d’augmenter leurs prises de rendez-vous.

Ces contrats conclus pour une durée de cinq ans sont financés à hauteur de 36 000 euros la première année à temps plein et à hauteur de 21 000 euros la troisième année. À ce jour, la Ville a recruté deux assistants médicaux dans les deux centres de santé (Irène-Lézine, Fernand-Goulène).

“C’est un soulagement pour eux, ils nous ont remerciés, ils ne voudraient vraiment pas y retourner”, s’est réjouie Carine Gonçalvès. Un troisième poste est actuellement en cours de recrutement en attendant « beaucoup plus en 2025 ».

Et de conclure en invitant les habitants à « prendre soin d’eux ».

« Pour prendre soin de soi Madame Gonçalvès, a lancé Omar Slaouti, conseiller municipal d’opposition (Dvg), il faut des médecins et je vous rappelle que les centres de santé en sont privés, depuis au moins 2022 en ce qui concerne le centre. Lézine, mais c’est aussi vrai pour Fernand-Goulène. Plus de dermatologie, plus de cardiologie, deux médecins généralistes disparus. Concernant la gynécologie, c’est un problème national mais à Argenteuil, c’est la même chose. D’un certain point de vue, nous sommes dans un désert médical, même si heureusement ces centres existent et qu’il faut les défendre.

Concernant les assistants, l’élu s’est insurgé contre le manque de prise en charge totale de ces emplois par l’assurance maladie et donc par l’Etat : « Si je comprends bien, c’est la commune qui viendrait à prendre en charge financièrement les salaires, les charges ou les deux du moins de 2^e année (…) Aujourd’hui pour se soigner c’est pire qu’il y a dix ans… Pour se faire enlever une dent, pour avoir un traitement ophtalmologique, c’est incroyable, il y a six mois d’attente » . L’élu a néanmoins voté la résolution « parce qu’il y a des gens qui veulent occuper ces postes, notamment des secrétaires médicales qui sont en reconversion ».

Nicolas Bougeard (Ps), du groupe socialiste et écologiste, s’est associé “en grande partie” à ces propos. « Le recrutement d’assistants médicaux est nécessaire et nous voterons pour, c’est un des leviers essentiels de notre Cms, mais la vraie question est que fait-on de notre Cms ? Il faut encore plus de médecins. On peut faire preuve de volontarisme mais derrière il y a les faits : des listes d’attente qui s’allongent de plusieurs mois, des spécialistes qui ont disparu. Nous sommes dans une situation de désert médical.

Et l’élu défend une « politique municipale de santé », s’opposant aux « pharmacies privées » qui sont parfois des « arnaques à l’assurance maladie ». Enfin, Francis Gabouleaud (Pc) pour le groupe solidaire et écologique d’Argenteuil, a abondé dans le même sens, estimant qu’il fallait « peut-être augmenter les salaires des médecins » pour faciliter leur recrutement, regrettant que cette situation entraîne une non-médicalisation. d’une population précaire et donc « une dégradation de leur santé ».

« Ce n’est pas spécifique à Argenteuil »

Un constat confirmé dans le dernier contrat local de santé signé par la Ville. « Nous essayons toujours de recruter des médecins, nous aidons à leur installation, mais comme vous l’avez dit, c’est un désert médical national. Que faire si le numerus clausus n’a pas été augmenté ? On connaît le nombre d’années qu’il faut pour former un médecin. Nous essayons de trouver des solutions. Nous travaillons également sur les horaires et les pauses déjeuner pour augmenter le nombre de rendez-vous proposés.

“C’est un sujet ultra-important et ultra-urgent pour tout le monde, ce n’est pas spécifique à Argenteuil” a reconnu le maire, Georges Mothron, qui a également évoqué les travaux pour que l’hôpital d’Argenteuil intègre les internes “en les appâtant”. « Cela finira par payer », a-t-il conclu.

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