elle fait semblant d’avoir un cancer pour escroquer 400 000 € à un couple de retraités

elle fait semblant d’avoir un cancer pour escroquer 400 000 € à un couple de retraités
elle fait semblant d’avoir un cancer pour escroquer 400 000 € à un couple de retraités

Tribunal correctionnel de Tours

« Je vais être honnête avec toi, j’ai tellement menti que je ne sais plus. » Tatiana le sait, dans cette relation avec sa mère, elle n’a cessé de mentir. Elle a été jugée le 17 décembre 2024 à Tours (Indre-et-Loire), avec son compagnon, pour escroquerie.

Un faux cancer pour « qu’elle ne m’appelle plus la nuit, elle prenait trop de place », justifie-t-elle. Sauf que la tromperie va loin. Elle invente le besoin d’une pièce stérile chez elle. Le couple septuagénaire transfère de grosses sommes d’argent pour aider Tatiana. Les ressources viennent du mari sénile. “ Ils pensaient avoir trouvé l’amour, ils n’ont trouvé que le désastre », estime leur avocat.

Près de 17 000 € de dépenses par mois

En deux ans, elle a touché 400 000 € avec son compagnon. La grande majorité directement sur son compte. “ Je ne voyais plus les montants, je dépensais inutilement. » D’après les sommes reconstituées, Tatiana vivait au rythme de 17 000 € de dépenses par mois.

En 2020, Tatiana a vu son fils mourir des suites d’une maladie. C’est à partir de là qu’elle perd le contrôle, explique-t-elle. A propos de sa mère et victime de cette affaire, elle déclare : « Elle était affectueuse, comme une mère avec sa fille. Mais parfois, elle m’appelait même au milieu de la nuit si elle n’arrivait pas à dormir. A l’inverse, si je restais plusieurs jours sans les voir, je les ratais. »

Une version à laquelle ne croient ni le parquet ni les conseils des parties civiles. “ C’est un scénario qui s’est écrit, un stratagème construit au fil du temps », estime le procureur de la République.

Officiellement au RSA

« Aujourd’hui, 400 000 €, ce n’est pas beaucoup », hasarde Christophe, s’attirant des regards à la fois surpris et dubitatifs de la part des magistrats. Dans ces virements, chèques ou encore paiements par carte bancaire, la défense souligne qu’aucune pression n’a été exercée, ni « manœuvre frauduleux « . Au cœur de la dispute : les dons financiers qui ont commencé avant le faux cancer.

Dans les téléphones de Tatiana et Christophe, des messages douteux, avec des factures falsifiées, des scripts pour impliquer un faux médecin ou encore un faux avocat avec la vieille dame. Autant d’échanges qui n’ont donné lieu à aucune action, affirment les prévenus.

Affaire morale ou pénale ?

« Ce dossier montre la frontière ténue entre moralité et criminalité », estime le conseil de Christophe. “ Le citoyen que je suis est horrifié, poursuit l’avocat de Tatiana. Mais je ne suis pas un citoyen présent dans cette salle et je pratique le droit. »

Le procureur de la République demande finalement une requalification des faits en « abus de confiance », et requiert trois ans de prison dont la moitié avec sursis avec mise à l’épreuve. Avec obligation de travailler et d’indemniser les parties civiles. “ Nous vous demandons un tour de passe-passe juridique », s’insurge contre les conseils de Tatiana. Les juges rendront leur décision le 25 février 2025.

 
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