Vendredi 27 décembre au crépuscule, Bousry Anliany a vu avec amertume le bateau quitter le port de Mutsamudu, sur l’île comorienne d’Anjouan, en direction de Mayotte, où il réside. “Seuls les Français peuvent se rendre à Mayotte pour le moment”, s’emporte le Comorien de 45 ans le lendemain.
Lire le rapport | Article réservé à nos abonnés Aux Comores, impatience et colère face à la lenteur de l’acheminement de l’aide à Mayotte
Lire plus tard
Titulaire d’une carte de séjour délivrée par la préfecture de Mayotte, M. Anliany est en piquet depuis trois jours, « de 7h à 18h »devant la porte ferraille bleu foncé de la Société de gestion et de transport maritime (SGTM), l’agence maritime chargée d’assurer les liaisons avec l’archipel français. Autour de lui, une trentaine d’autres Comoriens vivant à Mayotte froncent les sourcils. Tous sont bloqués à Anjouan depuis le passage du cyclone Chido, qui a dévasté l’île, distante d’à peine 70 kilomètres, le 14 décembre. Bousry Anliany aurait dû repartir le 25 décembre, comme l’indique son titre de transport payé 365 euros aller-retour.
Le trafic passagers a repris treize jours après le cyclone, mais pas pour tout le monde. « La préfecture nous a donné des instructions pour embarquer les Français en premier », raconte un agent de la SGTM. «C’est du racisme. Nous nous sentons humiliés. Nos titres de séjour ont été délivrés par la France. Nous aussi avons le droit de revenir »s’agace Bousry Anliany.
Il vous reste 83,98% de cet article à lire. Le reste est réservé aux abonnés.
France