Ce 26 décembre sur la place du festival de Javouhey, les festivités du Nouvel An Hmong ont été officiellement lancées lors d’une cérémonie pleine d’émotion. Entourée de personnalités locales et régionales, la communauté Hmong a célébré cette ouverture avec des danses traditionnelles symboliques, des chants et un rappel poignant de son histoire.
Sous une grande tente dressée pour accueillir les invités d’honneur, les habitants ont écouté des discours rendant hommage à leur patrimoine culturel.
Le Nouvel An n’est pas seulement un moment de joie, mais aussi un rappel de nos origines et un pont entre les générations
a déclaré Yang Johnny, vice-président de l’Association culturelle Hmong de Javouhey.
Un moment particulièrement marquant a été une danse traditionnelle exécutée sur le devant de la scène. Ce spectacle riche en symboles racontait l’histoire du peuple Hmong, depuis son départ de ses terres d’origine jusqu’à son installation en Guyane française. Les danseurs, vêtus de costumes colorés brodés à la main, ont captivé le public par leurs mouvements gracieux, démontrant un lien fort entre le passé et le présent.
Au-delà des cérémonies officielles et des représentations culturelles, cette journée a aussi été l’occasion de recueillir les réactions des jeunes Hmong, pour qui cette célébration a une signification particulière. Thô Céleste, 15 ans, voit cette célébration comme l’occasion de renouer avec ses racines :
Nous travaillons dur toute l’année. Le Nouvel An est l’occasion de s’amuser et de se retrouver. C’est une pause bien méritée où l’on peut partager de bons moments en famille et entre amis.
De son côté, Tô Chinô, 24 ans, estime que les jeunes ont un rôle crucial à jouer pour préserver cette culture : « Parfois, certains jeunes laissent un peu de côté la tradition, mais quand la nouvelle année approche, je vois qu’ils sont nombreux à s’impliquer. Il est important pour nous de garder ce patrimoine vivant. »
Le vice-président de l’association, Yang Johnny, met également en avant cet enjeu intergénérationnel :
Ces moments festifs nous permettent de transmettre notre histoire aux jeunes générations. Il est crucial qu’ils comprennent d’où ils viennent, afin qu’ils puissent à leur tour perpétuer nos traditions.
Tandis que des danses et des chants animaient la place du festival, les visiteurs étaient invités à participer à cette communion culturelle. Si la première journée a surtout été marquée par des représentations officielles, les festivités se poursuivront dans les jours à venir avec des stands mettant en avant l’artisanat, les spécialités culinaires et le savoir-faire traditionnel des Hmong.
Certains jeunes, comme Tô Chinô, contribuent également à moderniser ces traditions.
J’ai un stand où je vends des pizzas et des frites, car les stands traditionnels vendent déjà des soupes. C’est ma façon de mélanger modernité et tradition, tout en restant dans l’ambiance festive.
Les célébrations, qui se poursuivront jusqu’au lundi 30 décembre, comprendront des concours de chant, de danse, des démonstrations d’habiletés et des tournois sportifs. Un chant traditionnel clôturera la célébration, marquant la fin de cette semaine de partage et de fierté culturelle.
Pour les habitants de Javouhey, cette nouvelle année est bien plus qu’un événement annuel. C’est une vitrine de leur identité, un moment de communion avec les autres communautés de Guyane, et une opportunité de transmettre une culture vivante et riche aux générations futures.