La mort de Desi Bouterse vue par la communauté internationale

La mort de Desi Bouterse vue par la communauté internationale
La mort de Desi Bouterse vue par la communauté internationale

L’ancien président du Suriname, Désiré Delano Bouterse, est décédé il y a deux jours à l’âge de 79 ans. Depuis un an, il était en fuite après sa condamnation pour avoir tué quinze opposants politiques en 1982. Voici les réactions dans la presse.

Ce que l’on peut constater, c’est le peu de réactions suscitées par la mort de cet ex-président très controversé. Il y a surtout quelques hommages épars, rendus par certains alliés comme Hugo Chavez, le président du Venezuela, à travers un communiqué d’État. Le communiqué décrit Dési Bouterse comme je le cite “un homme profondément admiré par le commandant Hugo Chavez, qui a reconnu en lui un leader courageux et engagé pour la souveraineté et le développement de son pays”.

Le communiqué parle de l’héritage d’unité laissé par l’ancien chef de l’Etat. Il cite par exemple le rôle joué par Dési Bouterse dans la consolidation des accords entre pays sud-américains.

Dési Bouterse, chef d’état-major des forces armées du Suriname en 1985.

©Wikipédia

Un hommage partagé par la cheffe du gouvernement de la Barbade, Mia Mottley, qui a rencontré l’ancien président lors d’une conférence de la communauté caribéenne. Sur Instagram, elle décrit Dési Bouterse comme, je cite, « Un combattant de la liberté et un chef d’État. Qu’on soit d’accord ou non avec lui, on ne peut qu’apprécier la force de sa personnalité.

Avec sa mort, il n’a jamais purgé sa peine

Dick Schoof, Premier ministre néerlandais

Un désaccord qui se mesure cette fois à la réaction du Premier ministre néerlandais Dick Schoof. Pour lui, je cite : « Bouterse a été condamné l’année dernière à vingt ans de prison pour son rôle principal dans les meurtres de décembre, mais il est depuis en cavale. Avec sa mort, il n’a jamais purgé sa peine. Sa mort suscitera toutes sortes d’émotions chez de nombreuses personnes au Suriname, mais aussi dans notre pays, notamment parmi les proches des victimes.»

La presse internationale, comme le Premier ministre néerlandais, rapporte la face sombre de l’homme d’État, qualifié de « dictateur » par le quotidien espagnol El. Pays

L’agence de presse Associated Press titre son article sur la mort de Bouterse en le qualifiant de dictateur. Elle parle d’un homme “d’une part applaudi par ses partisans pour son charisme et ses programmes sociaux populistes.” En revanche, l’agence de presse décrit «un dictateur impitoyable, reconnu coupable de trafic de drogue et d’exécutions extrajudiciaires »du point de vue de ses adversaires.

La presse mondiale rappelle également le rôle de leader incontesté du « Suricartel » de Dési Bouterse, un réseau qui consistait à acheminer de la cocaïne colombienne, via les Pays-Bas, vers l’Europe et les États-Unis.

C’est comme si une plante vénéneuse avait poussé le 8 décembre 1982 et que son venin continuait de circuler dans toutes les artères du pays.

Volkskrant, journal néerlandais

Nous citons également les victimes de l’homme d’État : les journalistes, avocats, soldats et professeurs tués en 1982. Volkskrant, un journal néerlandais, s’appuie sur le souvenir encore vivace de ces meurtres et écrit : «c’est comme si une plante vénéneuse avait germé le 8 décembre 1982 et que son venin continuait de couler dans toutes les artères du pays.

Des réactions contrastées donc, pour un destin complexe, dont l’issue n’est toujours pas connue à ce jour : une enquête est en cours pour déterminer les causes de la mort de Dési Bouterse.

 
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