A Pau, la mode des poupées anciennes défie le temps

Le fil conducteur de la mode

Un événement très attendu par les amateurs de jouets – et plus particulièrement de poupées – ravis du choix et surtout de l’état de conservation exceptionnel de certaines pièces. Et si certains visiteurs en ont profité pour offrir un cadeau de Noël original, ce sont plutôt les collectionneurs qui ont été séduits par cette vente qui comprenait à la fois une collection issue d’un domaine, mais aussi les nombreux objets apportés tout au long de l’année à la maison de ventes.

Pour ces derniers, l’intérêt pour ce type d’objets s’est accru ces derniers mois, du moins localement. « Ce n’est pas la première fois pour nous. Il y a deux ans, nous avions fait une vente similaire, depuis, ça a fait boule de neige», souligne la commissaire-priseuse Nathalie Carrère.

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Comme toujours lorsque la maison de ventes propose une vente sur des domaines précis, ces professionnels s’entourent d’experts. « On se compare souvent aux médecins généralistes. Et parfois, nous avons besoin de spécialistes, précise le commissaire-priseur. L’idée est de ne rien rater. » La présence d’un expert permettra de mieux détailler les objets et surtout d’affiner les estimations au plus près de la réalité.

Œuvre réalisée ce jour-là par Marc Charbonnier, spécialiste du jouet, de la mode et du vintage. « Il y a là des lots très intéressants », précise l’expert qui décrypte aussi ce qui séduit dans ce type d’objet. « Les poupées avaient aussi pour objectif de véhiculer la mode française ou américaine », souligne-t-il en montrant les vêtements, souvent très bien confectionnés, que portent ces petits personnages.

Un coup d’œil aux nombreux lots proposés et on obtient inévitablement un véritable aperçu de la mode au 20e siècle. Les pièces les plus anciennes suggèrent ainsi l’avènement du tailleur dans les années 1920. La minijupe apparaît des décennies plus tard et la mode est alors influencée par les époques : hippie, punk, disco… Les poupées portaient les mêmes vêtements que tout le monde.

Favoris d’abord

« Les vêtements des poupées, c’est vraiment ce qui m’intéresse, ils sont de belle facture », souligne Lauren, une retraitée qui a longtemps marqué cette vente dans son agenda. Elle est également collectionneuse – même si elle n’adhère pas forcément au terme – elle travaille essentiellement par impulsion. « La tête me revient ou elle ne me revient pas », assume Lauren, qui pose déjà une première condition : « Pas de Barbie. J’aime les regarder, mais c’est tout.

A côté d’elle, Suzanne observe attentivement l’emballage encore impeccable d’une poupée sur laquelle est écrit en grosses lettres : « Je suis Candy ». « Les poupées sont le seul jouet de fille que j’aimais », rembobine ce retraité – lui aussi – qui apprécie particulièrement le côté mode de la chose : « Ça veut dire quelque chose pour la société ».

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Un peu plus loin, on retrouve Hélène, son amour pour les petites poupées, et son aversion pour les poupées grandeur nature que l’on retrouve souvent au sommet des vieilles armoires familiales. « Ils sont là, ils vous regardent, ça fait un peu peur, non ? », sourit la Paloise qui apprécie néanmoins le travail de couture.

Collectionneuse « depuis trop longtemps », elle est devenue « très sélective » au fil des années : « Je n’ai déjà plus de place chez moi, donc je n’achète que des choses très particulières ».

Pour elle aussi, la vente d’aujourd’hui est une façon de remonter le temps. « Cela nous ramène à notre enfance », poursuit cette retraitée qui consacre une pièce de sa maison à ses poupées. «J’aime y aller de temps en temps pour développer la nostalgie.» Et si Hélène ne trouve pas son bonheur lors de cette vente, elle compte bien continuer à surveiller les prochaines.