C“C’est un quartier déjà défavorisé, on n’a pas besoin de ce projet supplémentaire”, affirme Daniel Di Grazia, dont le travail du marbre est attenant au bâtiment prévu pour accueillir un Adoma home. Face au projet – suspendu jusqu’à présent – une cinquantaine de riverains se sont rassemblés vendredi 20 décembre au pied de l’ancienne chambre d’agriculture, placardés d’une banderole. «Adom Non». “Sur cette avenue, il n’y a pas un arbre planté, pas un jardin, pas même un banc pour les personnes âgées”, déplore le commerçant, avant d’ajouter : “Quand ils arrêteront le projet, cela voudra dire que nous aurons été à moitié entendus”car les habitants attendent aussi la réparation et l’aménagement duavenue Noël-Franchini.
Le projet divise
“Je pense que nous ne mesurons pas l’ampleur du nombre de personnes dans les rues.” souligne avec émotion Loredana, une habitante du quartier qui s’est elle-même retrouvée dans le besoin lorsqu’elle était jeune maman. “Je peux vous dire que les listes d’attente pour entrer dans ces foyers sont plus que pleines”ajoute-t-elle en précisant : “Nous ne pouvons pas les laisser dehors.”
Laetitia, à la tête du salon de coiffure situé face à l’ancienne chambre d’agriculture, s’interroge sur la localisation de la résidence : « Tout le monde a droit à un logement, mais je ne l’aurais pas fait dans cette rue » craignant “insécurité” et la désertification de ses clients. Comme elle, Franck Vellutini – propriétaire de la carrosserie éponyme -, « je ne pense pas que l’avenue Noël-Franchini soit le bon endroit »le qualifiant de « Larbin d’Ajaccio » à laquelle s’ajoute la peur de « dévaluation de l’immobilier ».
“Nous sommes dans le flou”
Lorsque nous avons interrogé les commerces situés sur l’avenue, deux établissements n’étaient pas informés de ce projet, tandis que Béatrice, propriétaire de l’institut de beauté situé à côté de l’immeuble, nous a demandé à qui serait destiné ce foyer social. « Je ne suis pas contre cette structure, au contraire, il faut aider les personnes dans le besoin »dit-elle, avant d’ajouter : “D’un autre côté, j’espère qu’ils feront quelque chose de propre et de décent.”
De son côté, Franck Vellutini nous raconte : « Je suis inquiet, car la vérité est que nous sommes dans le flou » » déplore-t-il, soulignant le manque de communication et le sentiment d’abandon qu’il ressent face au projet dont il a eu connaissance la semaine dernière. « Évidemment, tout le monde veut aider les plus démunis, mais comment cela va-t-il se faire ? Qui va le gérer ? se demande-t-il, avant de conclure : “Le minimum, c’était de nous parler.”