L’application compte désormais 12 millions d’abonnés à son offre premium. Telegram a intensifié la modération de ses contenus tandis que son fondateur, Pavel Dourov, est inculpé en France.
Plus de dix ans après sa création, la société de messagerie russe Telegram a franchi un nouveau cap : celui de la rentabilité. « Les revenus de Telegram en 2024 ont dépassé le milliard de dollars et nous terminons l’année avec plus de 500 millions de dollars en cash, et c’est sans compter nos réserves de cryptoactifs »a publié sur X son PDG et actionnaire unique, Pavel Durov. Ces résultats sont près de trois fois supérieurs à ceux de 2023.
Après avoir été longtemps autofinancé par son fondateur, Telegram a dû trouver des sources de revenus pour faire face à sa popularité grandissante – près d’1 milliard d’utilisateurs aujourd’hui. L’application compte désormais 12 millions d’abonnés à son offre Premium, et vend des espaces publicitaires qui, selon New York Times lui aurait rapporté près de 500 millions de dollars.
Mais de nombreux grands annonceurs préfèrent se tenir à l’écart d’un service à l’image sulfureuse, accusé d’être la base arrière d’opérations criminelles (pornographie enfantine, trafic de drogue, terrorisme…). Ces abus ont conduit à l’arrestation et à la mise en examen de Pavel Dourov en France en août dernier. Depuis, la plateforme a renforcé sa modération et coopère davantage avec la justice. Ce qui, en retour, améliore son image.
L’entreprise a également profité de l’envolée des cryptomonnaies pour vendre pour plusieurs centaines de millions de dollars de sa réserve de cryptoactifs, constituée à partir de 2018. Une fraction de cette somme lui a permis de rembourser une partie de ses 2,4 milliards de dollars de dette, émise en 2021 et qui arrive à échéance en 2026. « Nous avons profité des prix favorables des obligations Telegram. Mais il reste encore un long chemin à parcourir »a indiqué Pavel Dourov sur X. Son contrôle judiciaire lui impose de résider à Paris en attendant son procès.