Trois frères, d’origine kosovare, étaient à la barre du tribunal correctionnel de Narbonne ce lundi 23 décembre pour répondre de violences en réunion avec usage d’arme et menaces de mort.
C’est une soirée qui a mal tourné, avec trois frères d’origine kosovare, résidant à Béziers, entre 27 et 35 ans, en état d’ébriété qui sont sortis vendredi 13 décembre dans une discothèque de Narbonne. Ils sont accompagnés de leurs compagnons. et le petit groupe se rend d’abord au Chalet avant de passer à côté de la discothèque L’inattendu.
Là, les versions divergent. Les deux portiers ont fait état de violences et de menaces de mort. Les frères partent vers 3 heures du matin pour revenir une heure plus tard avec une bouteille remplie d’essence, qu’on jette en direction de la discothèque. Même s’il n’y a pas eu de blessés, des dégâts matériels ont été constatés, notamment une barrière. Les deux videurs évoquent des menaces de mort, ils affirment que l’accusé voulait repartir avec une bouteille de vodka ouverte, ce qui est contraire aux règles : “sale noir, on va venir brûler la boite, on va te tuer !”, selon les portiers, «les frères ont gazé le bâton et leur ont lancé des bouteilles en verre.
Nous ne sommes pas au Kosovo ici !
A la barre du tribunal correctionnel de Narbonne, ce lundi 23 décembre, les prévenus nient : « Nous n’avons gazé personne, c’était une bombe au poivre, achetée légalement. Nous étions ivres, mais bon. On connaît les portiers, ils sont plus forts que nous, ils nous ont renversés et gazés. On a eu les yeux enflés pendant 2 jours, on nous a frappé avec une chaîne. Ce sont eux qui ont commencé à lancer une grenade lacrymogène. Pourquoi un cocktail Molotov ? “Pour leur faire peur parce qu’ils ont sorti une chaîne.
L’enquête de personnalité révèle un rôle très marqué de grand frère assumé par l’aîné arrivé en France à l’âge de 9 ans après une enfance traumatisée par la guerre du Kosovo. Tous trois ont un casier judiciaire, notamment pour vol et fraude.
Maître Frédéric Pinet, for the civil parties, insists « la volonté de se battre, ils reviennent une seconde fois, expédition punitive, ils mettent de l’essence dans une bouteille et font un cocktail molotov. Nous ne sommes pas au Kosovo ici ! Ils auraient dû se rendre au commissariat. “Ils s’étaient plaints du comportement des videurs, vous ne vous faites pas justice vous-même !”
“Suite à un comportement jugé vexatoire de la part du videur, il y a une altercation, et le videur leur demande de quitter le club et les accompagne jusqu’à la sortie, ce qui va déclencher une vague de violence et l’expédition punitive, expliquer procureure Catherine Corvaisier. Ce sont des faits graves : il dit avoir fait en sorte qu’il n’y ait personne, mais ça arrive très vite on le voit se rapprocher de l’endroit où il va jeter la bouteille, ça aurait pu se terminer par le ‘feu de caisse’.
Le procureur requiert les mêmes peines pour les trois frères, soit 30 mois de prison dont 18 mois avec sursis et deux ans de mise à l’épreuve mais aussi une obligation de travail, de soins, une interdiction de contact, l’obligation de payer les sommes dues, l’interdiction de détention d’arme pendant 5 ans et séjour à Narbonne pendant 3 ans.
En défense, Victor Etiévant prend le relais « de nombreuses approximations d’erreurs, de mensonges, avec des éléments qui disparaissent et apparaissent ». L’avocat poursuit : «Les 3 frères sont entrés sans leur bombe au poivre, au début on ne voulait pas d’eux, on les appelait « Les Kurdes » sous un faux motif, on voulait les faire sortir. Nous avons l’image… sans le son, car nous ne voulons pas qu’il y ait du son. On vous le dit : lancer des projectiles ? Il n’y a rien! Pourquoi n’avons-nous pas eu de nouvelles des autres jeunes du SAS ? Nous ne faisons confiance qu’à la parole des videurs qui mentent.
L’acquittement des menaces a été prononcé par le tribunal présidé par Clémence Caron, faute de preuves. Un frère n’est pas reconnu coupable, car sa participation n’est pas établie. En revanche, celui qui conduisait a été condamné à 12 mois de prison avec maintien en détention tandis que celui qui a lancé le cocktail molotov a été condamné à 24 mois de prison avec maintien en détention. Tous deux ont interdiction de port d’arme et de séjour à Narbonne et sont condamnés à verser 3 850 € à l’entreprise pour dommages et intérêts, 1 000 € à chacun des deux portiers et 700 €.