C’est une question autour de laquelle des questions se posent depuis une cinquantaine d’années. A l’occasion de la séance de l’Assemblée de Corse ce jeudi, la conseillère territoriale de Core in Fronte, Serena Battistini, a profité de la séance des questions orales pour interroger l’Exécutif sur le projet de construction d’un nouveau port à Bastia, rappelant que déjà en Dans les années 1970, le dimensionnement et l’installation des infrastructures actuelles semblaient insuffisants.
« En 2007, une enquête publique a eu lieu pour l’implantation d’un nouveau port sur le site de La Carbonite, compte tenu des projections économiques élevées du trafic de passagers et de marchandises à l’horizon 2025. Celles-ci ne se sont pas concrétisées. En 2017, vous évoquiez, lors d’un reportage télévisé, la possibilité d’une extension, sur la mer, du port actuel. En 2019, vous avez parlé publiquement au micro de Via Stella de la création d’un port, à Lupinu, à A Capochja », a-t-elle rappelé, soulignant : « Cette question du port de Bastia revient comme un serpent de mer, sans trouver de solutions concrètes ». Indiquant que son groupe est favorable à « une extension du site portuaire actuel », malgré les nombreuses incertitudes qui demeurent au niveau écologique, elle a interrogé le président de l’Exécutif sur l’état des projets de la Communauté corse pour le port de Bastia.
En réponse, Gilles Simeoni a souligné que lorsqu’il a atteint l’âge des responsabilités « Si la question du port de Carbonite était posée depuis longtemps, le dossier technique et technologique, malgré une autorisation très difficile à obtenir, était quant à lui extrêmement faible. « Nous menons depuis 4 ans un travail d’analyse approfondi », a-t-il ajouté, affirmant aujourd’hui qu’il avait plusieurs scénarios. ” Il faut revenir à l’Assemblée de Corse et avoir un débat public qui s’impose », a-t-il annoncé dans ce sens. Détaillant déjà les options techniquement exclues, il a souligné le statu quo qui “ne peut pas être un choix », « car nous sommes dans une situation de dérogation permanente en termes de sécurité.» « L’extension de la digue Est est également exclue car elle aurait un coût énorme sans avoir d’avantages techniques significatifs, tout comme le port de la Carbonite dans sa configuration initiale, car clairement surdimensionné avec un impact écologique qui aurait été insupportable. », a-t-il poursuivi.
Arrivant aux deux options que le conseil exécutif présentera à l’Assemblée de Corse, il a d’abord évoqué le scénario d’un réaménagement majeur du bassin actuel. ” Il s’agit de créer une digue de 34 000 m2 sur la mer, au nord-est du port, ce qui pose encore des problèmes environnementaux avec la posidonie et la patelle qui est une espèce protégée. Cette extension coûterait environ 80 millions d’euros. Il s’agit également d’une extension de 40 m2 de la digue Est et de l’allongement de la plate-forme 8 pour un coût de 80 millions d’euros et de la création de deux tunnels pour contourner le centre-ville par l’ouest pour un coût estimé. entre 200 et 250 millions d’euros »a-t-il détaillé, soulignant qu’avec cette option qui offre des garanties pour 40 ans, le trafic maritime continuerait à arriver en centre-ville avec les problèmes qui en découlent en termes de manutention, de gestion de l’eau, de trafic routier même si les deux tunnels envisagés seraient destiné à désengorger le centre-ville.
« La deuxième option est celle de Portu Novu, c’est celle que j’ai proposée en 2019 pour qu’elle soit évaluée », a-t-il également indiqué, ajoutant : « Le port serait construit face à l’actuelle piscine de la Carbonite et s’arrêterait approximativement au camping des Sables Rouges. Des études d’impact environnemental très approfondies ont été réalisées, selon lesquelles cela n’aurait d’impact ni sur le lido de Marana ni sur la plage d’Arinella. Ce port serait de plus petite taille par rapport au projet initial Carbonite et cette réduction de la taille du port permettrait d’utiliser de nouvelles techniques, notamment de ne pas avoir de digues entièrement en béton, mais des digues avec plots. ce qui laisserait passer le courant marin et aurait beaucoup moins d’impact et d’influence, y compris sur l’herbier de Posidonie. Précisant encore que ce port aurait pour corollaire « la requalification de l’actuel port de commerce de Bastia en port de plaisance et grande plaisance », il a précisé que cette option ferait partie de « dans un plan de transformation urbaine extrêmement profonde » et était estimé à 1 milliard d’euros avant la crise ukrainienne.
« Ces deux options sont complètement évaluées d’un point de vue d’impact technique et écologique. », a-t-il poursuivi, soulignant les multiples enjeux de ce dossier, notamment l’avenir des importations et leur origine et l’impact du futur port de Bastia sur ceux de Porto-Vecchio et Propriano. ” Nous disposons aujourd’hui de tous les éléments qui nous permettront de prendre notre décision en toute âme et conscience. », a-t-il conclu sans préciser la date à laquelle ce dossier arrivera devant l’Assemblée de Corse.