« La famille participe aux foires et aux marchés depuis au moins cent soixante-cinq ans. » Nathalie Wunenburger est plutôt fière en regardant les photos de sa « grande lignée ». « Je défends le monde forain qui est malmené et toujours dépendant des gens, de la météo et des mairies. »
Tout a commencé avec Émile Waechter, décédé en 1929. Avec son épouse, Marie Bootz, il exploitait un manège à chevaux en bois tiré par de vrais chevaux, placés au centre. « Le carrousel a été brûlé par les Allemands pendant la guerre pour se réchauffer. »
Un magasin de bonbons dans une caravane
Il y a ensuite Alice Eugénie Waechter (1903-1988) qui épouse Émile Joseph Wunenburger (1901-1963). « Ils tenaient un magasin de bonbons dans une caravane. Ils ont eux-mêmes préparé des bonbons et des sucettes chics [sortes de berlingots colorés, NDLR] », poursuit Nathalie. « Ils allaient aux fêtes foraines et y dormaient. La roulotte avait une partie habitable. Mon beau-père Maurice (1934-2011) y dormait quand il était petit. » Le véhicule a été donné à l’Écomusée d’Alsace, mais le commerçant a du mal à savoir ce qu’il va devenir et craint qu’il ne se détériore.
Après la caravane, Maurice et son épouse Alice Marguerite (née Fuhrer) ont acheté un support amovible pour la confiserie et un second pour créer un stand de tir. Ils fréquentent les fêtes foraines et affichent désormais la roue de Mulhouse et le nom de leur entreprise : Confiserie Mulhouseienne Wunenburger. Les stands amovibles deviennent alors des remorques.
Les sourires des enfants
Aujourd’hui, dans la famille, il y a Roland et Francine, les enfants de Maurice, et Nathalie (née Poulharis), l’épouse de Roland. Chacun a son propre stand. Francine a repris la confiserie de ses parents et vend les spécialités de pain d’épices de la maison Lips. Au marché de Noël de Mulhouse, elle dispose de vendeurs pour tenir sa boutique et va aider son frère sur le stand Sucre-cannelle qui propose des gaufres, des crêpes et des churros. Le stand de tir, tenu par Nathalie, a été fermé en 2017. « Je préfère tenir mon propre stand de confiserie, c’est plus convivial. Nous avons droit aux sourires des enfants. »
Mais avant de retourner aux foires et aux marchés, la commerçante s’est d’abord occupée de son fils Alexandre « jusqu’à ce qu’il aille à la maternelle ». Aujourd’hui adulte, il s’est formé à un autre métier et travaille. « Mon mari a une formation de bodybuilder et j’ai un CAP de commerciale alimentaire généraliste. Si les choses tournent mal, nous pouvons changer de voie. »
Des journées très longues
Les membres de la famille Wunenburger ne fabriquent plus leurs propres friandises depuis un certain temps déjà. « Les normes sont trop contraignantes et on ne peut pas être à la fois au four et au moulin. Avant, cela se faisait avec désinvolture. Les chiques étaient cuites dans un chaudron alimenté par une bouteille de gaz. C’étaient les enfants qui mettaient le bâton sur les sucettes. Mon beau-père a fait ça. »
Au lieu de cela, Nathalie façonne ses propres fruits en chocolat. Elle reste dans sa stalle de 9h à 20h et se couche rarement avant minuit. « Le stress de la journée doit s’atténuer. » Son fils vient parfois l’aider. Avec lui, la famille Wunenburger-Waechter a pu présenter cinq générations de pâtissiers.
Le marché de Noël de Mulhouse, place de la Réunion et autour du temple Saint-Etienne, est ouvert mardi 24 décembre de 11h à 18h (fermé le 25), jeudi 26 décembre de 12h à 20h et vendredi 27 décembre à partir de 11h. du matin à 20 heures