« Nous faisons de notre mieux, même si nous ne sommes pas près de notre famille. Je suis arrivé à Brest il y a vingt-deux ans mais mon père, ma mère et ma sœur vivent sur l’île. J’ai partiellement reçu des nouvelles. C’est difficile pour eux, nous tombons dans le chaos et nous ne savons pas comment survivre à cette situation. On essaie de faire du mieux qu’on peut, avec l’Association sportive et culturelle mahoraise de Brest : on organise des collectes, on se mobilise comme aujourd’hui.
Sabrina Fernandes, 42 ans : “J’ai une amie à Mayotte, dont l’appartement est dévasté”
« Durant l’année, je participe à des collections pour l’étranger. J’ai aussi un ami à Mayotte qui est gardien de la paix. Elle est arrivée sur l’île fin novembre, elle va bien mais son appartement est dévasté. On connaît des tempêtes en France métropolitaine, mais il n’y a jamais autant de dégâts. Elle nous a montré les dégâts liés au cyclone sur son appartement, dans un immeuble en dur, dont les bidonvilles ne peuvent pas faire face. Ce ne sont pas les mêmes expositions climatiques, et il y a aussi la double peine de précarité.
Nassur Naouiri, 42 ans : « Des vacances pour organiser les collectes »
« J’habite à Brest depuis 2006, à Bellevue, mais j’ai toujours une bonne partie de ma famille à Mayotte, à Barakani. Pendant plusieurs jours après le cyclone, nous n’avons pas réussi à avoir de nouvelles mais ça va, il n’y a pas eu de blessés dans ma famille, juste des dégâts matériels. Certains n’ont pas de toit. Toute la communauté ici ressent une immense tristesse. Alors, on se mobilise : pendant les vacances, je passe mes journées à aider aux collectes à l’église de Bouguen. La difficulté sera désormais la livraison : nous espérons pouvoir effectuer un premier envoi le 3 janvier, qui partirait pour Bordeaux et serait acheminé à Mayotte le 14.
Nourou Mohamed, 42 ans : « Sans nouvelles, journées éprouvantes »
« Les derniers jours ont été extrêmement éprouvants. Je viens de Mamoudzou, qui a été particulièrement touchée. Juste avant le passage du cyclone, j’avais un neveu au téléphone. Il a dit qu’il y avait beaucoup de vent, qu’il allait descendre se mettre à l’abri… et la ligne a été coupée. Pendant trois jours, je n’ai pas pu les contacter. Depuis, nous pouvons les obtenir lorsqu’il y a un réseau. Ils disent avoir faim, soif : ils ont perdu leurs réserves à cause de la coupure de courant et n’ont pas encore reçu d’aide. Quant aux écoles, celles qui sont debout accueillent celles qui n’ont plus de toit au-dessus de leur tête : qu’allons-nous faire pour l’éducation de ces enfants ? « .