Dans la vaste salle de la Communale, à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), Nicolas Dufourcq, directeur général de Bpifrance, a testé en partenariat avec Défis une déclinaison du Big, la grand-messe entrepreneuriale qu’il organise chaque année depuis une décennie à l’Accor Arena. Pas de politiques ni de patrons du CAC 40 pour ce nouvel événement baptisé QG, mais une foule immense (plus de 13 000 inscrits !)« entrepreneurs de quartier ».
L’occasion de discuter avec Aïssata Fane, co-fondatrice des restaurants Savane & Mousson, qui souhaite passer à la vitesse supérieure grâce à la franchise. Mais aussi avec Mido Soliman, fondateur d’AtmosGear, qui nous fait une démonstration de patins à roulettes électriques de son invention (« protégé par les Chinois par des brevets ») ; ou encore avec Charlotte Culine, qui veut « lancer un média pour confronter et débattre avec des gens complètement opposés les uns aux autres ». Connaissant un peu le secteur, nous lui avons demandé quel format elle envisageait. Et la jeune femme répondit sans sourciller qu’il s’agirait bien sûr d’un “journal imprimé sur papier, sinon c’est pas sérieux”.
Lors de cet après-midi revigorant avec ces jeunes sportifs entrepreneurs, le 5 décembre, Défis a animé une table ronde. A celle-ci, Eva Olivier, de la plateforme Angelsquare, qui met en relation start-up et business angels, ainsi que l’ingénieur Mohammed Haddou, co-fondateur et co-directeur du mouvement des entrepreneurs affranchis et de My Creo Academy, un accélérateur et ” amplificateur “ d’entreprises qui s’est étendue d’Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) à plusieurs villes de France.
Sujet de discussion : comment trouver de l’argent et casser le « plafond le lointain » quand on vient de quartiers, et non, comme beaucoup de start-up, de quartiers sympas. Le premier test est celui de la banque, car bien souvent l’entrepreneuriat commence par l’obtention d’un prêt, ce qui est très loin d’être évident. Il existe des techniques pour y accéder, et c’est parfois moins difficile qu’il n’y paraît.
Il faut alors se demander s’il est vraiment nécessaire de faire entrer des investisseurs dans votre capital. Il vaut souvent mieux réussir à être rentable rapidement, comme Savane & Mousson, afin de bien valoriser son entreprise lorsqu’il faut ouvrir du capital pour accélérer son développement.
Le moment venu, il faut réaliser un PowerPoint bien ficelé, et préparer une présentation orale très codifiée — le pas – qui doit être bien préparé. Là encore, les conseils des intervenants sont très utiles. En tout cas, le message est simple : l’entrepreneuriat est l’affaire de tous, y compris dans les quartiers.