La Chine impose des sanctions à deux organisations canadiennes, ainsi qu’à une vingtaine d’individus, pour leur soutien aux Ouïghours et aux Tibétains.
Pékin critique fréquemment le Canada pour son ingérence dans la question ouïghoure, plus particulièrement en ce qui concerne le travail forcé dans la province du Xinjiang. Cette fois, c’est au tour du Comité Canada-Tibet et du Uighur Rights Defence Project (URAP) de faire l’objet de sanctions. Tous leurs avoirs en Chine ont été bloqués, a annoncé dimanche le ministère chinois des Affaires étrangères. Ils sont également bannis du pays.
Ces sanctions n’ébranlent pas le directeur exécutif de l’URAP. Bien au contraire. « Il semble que notre travail ici au Canada résonne fortement avec Xi Jinping à Pékin. La sanction chinoise qui me concerne, moi, notre équipe et notre organisation […] est accepté comme un insigne d’honneur », a publié Mehmet Tohti sur la plateforme X.
« Ces sanctions démontrent que le travail de l’URAP a un impact significatif », a corroboré le président du Congrès mondial ouïghour, Turgunjan Alawdun.
« Il s’agit d’une démarche typique du Parti communiste chinois, qui s’engage dans des sanctions du tac au tac », a-t-il ajouté.
Il y a près de deux semaines, le Canada a sanctionné huit anciens et actuels responsables du gouvernement chinois pour leur rôle dans la mise en œuvre de politiques de génocide contre les Ouïghours.
« Le Canada est profondément préoccupé par les violations des droits de la personne au Xinjiang et au Tibet, ainsi que par les adeptes du Falun Gong », a commenté la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly. Nous appelons le gouvernement chinois à mettre fin à cette campagne systématique de répression et à respecter ses obligations internationales en matière de droits de l’homme. »
La Chine aurait arbitrairement détenu plus d’un million de personnes au Xinjiang depuis 2017, dont beaucoup ont été détenues dans des camps et ont subi des violences psychologiques, physiques et sexuelles.