L’international anglais David Ribbans a réalisé une partition de haut vol ponctuée d’une standing ovation. « Ribeye » fait désormais partie de la sainte trinité des 2e lignes adorées sur le port.
Soudain, le rideau tomba. Il restait un peu plus de 40 secondes au compteur lorsque Pierre Mignoni décida de désigner l’homme du match : David Ribbans. Après avoir gratté toutes les rucks aux quatre coins du terrain, taclé avec efficacité (6/6), malmené la ligne de touche paloise (3 contres), et délivré une passe décisive et une avant-dernière passe, la deuxième ligne avait le droit à repos. Le grand gaillard a eu auparavant une poignée de main sincère de la part de son entraîneur, qui a demandé, au préalable, au public de Mayol d’accentuer sa standing ovation. En fait, il n’en avait presque pas besoin. Mayol sait reconnaître un guerrier. Mayol sait reconnaître un homme courageux parmi ceux qui ont porté le maillot frappé du muguet.
Après le match, Petitjean restait presque bouche bée devant la performance de celui qui partage le capitanat avec Ollivon. « C’est un gars qui fait un travail exceptionnel pour l’équipe. Il a réalisé les trois derniers matchs avec des performances monstrueuses. Il apporte de la confiance au groupe. C’est un Anglo-Saxon, qui a une vision un peu différente de ce qu’on peut avoir en France. Il est très exigeant à l’entraînement et dans la vie de tous les jours. C’est très bénéfique de l’avoir avec nous. Lorsqu’il montre ce visage, il n’est pas loin d’être parmi les meilleurs. deuxième ligne du championnat.
Halagahu : « Il m’impressionne parce qu’il n’est jamais fatigué”
L’air du pays, connu lors du succès de Toulon chez les Stormers (14-24) en Champions Cup, a mis en valeur le natif de Somerset West (Afrique du Sud). “Il revient au même niveau qu’à son retour de la Coupe du Monde, confirme Sinzelle. Il avait un moins bon coup au début de celui-là. C’est normal après avoir fait tant de choses. Il renoue désormais avec de belles performances. Cela montre que c’est une superbe deuxième ligne… C’est un platane ! Il montre le chemin à tous les gars, notamment à tous les deuxièmes lignes. C’est vital de l’avoir à ce niveau.
Matthias Halagahu, qui partageait la cage avec l’intéressé, a également exprimé son admiration. “Il m’impressionne, car il n’est jamais fatigué (rires). Cependant, il a passé une excellente semaine à l’entraînement. Ce n’est pas un gars qui n’est là que le week-end. C’est un vrai patron, un gars rassurant, un leader par l’action. C’est un exemple que je dois suivre si je veux un jour me rapprocher de son niveau. A Toulon, j’ai eu la chance de ne travailler qu’avec de grosses secondes lignes. Il en fait partie. De mémoire, la dernière seconde ligne à avoir reçu une telle standing ovation de la part de Mayol s’appelait Eben Etzebeth. L’autre, plus ancien et plus coutumier en fait, s’appelait Bakkies Botha. Ça tombe bien, « Dave » dormait avec quelques posters de « Le Bourreau » au dessus de la tête. C’est sûr, c’est lui désormais qui s’invite dans la chambre des enfants du port.