les habitants de Saint-Éloi tissent l’osier pour le carnaval

les habitants de Saint-Éloi tissent l’osier pour le carnaval
les habitants de Saint-Éloi tissent l’osier pour le carnaval

Osier ou belote ? Jeudi, le match est terminé, l’osier se plie contre la belote. Les cartes gagnent haut la main.

Pas un retraité à l’horizon pour plonger les brins dans l’eau, attendre qu’ils ramollissent avant de les façonner puis de les attacher au fil d’acier de la structure.

Lentement, patiemment, méthodiquement, Stéphane Abrioux se met à l’œuvre dans l’atrium de la maison de quartier Saint-Éloi transformé en atelier à ciel ouvert.

« Invitez tous ceux qui souhaitent imaginer et créer le carnaval »

« Cela vient principalement le samedi et le dimanche. Nous avons aussi des adolescents qui viennent le soir. Nous verrons », commente le dossier en osier, suivant le plan des masques géants imaginés par les habitants du quartier.

Depuis octobre 2024, l’osier tisse un étrange lien dans le quartier Saint-Éloi. Il construit de nouvelles relations, rassemble des communautés qui souvent ne font que se croiser.

Des idées à la volée

Cela fait sourire Benoît Mousserion. « Nous nous sommes installés dans le quartier pendant deux ans pour préparer deux éditions différentes du carnaval de Saint-Eloi, en 2025 puis 2026. » explique le directeur artistique de la compagnie L’Homme Debout, connue pour les déambulations de ses géants dans les rues de Poitiers.

« Le principe est d’inviter toutes les personnes qui le souhaitent à venir construire avec nous les éléments qui vont errer et s’animer pendant le carnaval mais aussi imaginer quelles recettes on pourrait réaliser, quelle musique on écoutera, à quelle danse on va aller. faire. C’est l’usine du carnaval. Nous le construirons ensemble. »

Aux murs, les habitants viennent présenter leurs idées pour ce projet.
© (Photo NR-CP, Emmanuel Coupaye)

Aux murs, les panneaux fixent les idées lancées au vol. Une chanteuse de Saint-Éloi a glissé son « 06 », au cas où… Une habitante des Balkans s’imagine mélanger la musique serbe, macédonienne, rom et kosovare.

Le carnaval se construit ainsi, en marchant. Chacun apporte sa touche. “Là, sur cette tête d’oiseau, nous avons différentes familles qui ont travaillé à sa décoration”remarque Stéphane Abrioux en saisissant une grosse tête dotée d’un long bec.

Masques géants

« Chacun fait ce qu’il veut. Avec les enfants, on leur réalise trois cercles en osier, cela forme une structure sur laquelle ils rajoutent ce qu’ils veulent. »

La mayonnaise prend petit à petit. Les masques géants sont déjà bien avancés. Les Antillais et les Guyanais du quartier, familiers du carnaval, sont bien présents aux ateliers. Les écoliers et les retraités aussi.

« Les droits culturels, c’est tout. Tout le monde a une culture qui demande juste à s’exprimer. résume Benoît Mousserion. Le carnaval servira de catalyseur pour fédérer autour d’un projet qui « zone dortoir ».

Le lancement du projet revient à la Ville de Poitiers via le fonds d’initiative de quartier. Elle a donné carte blanche à l’entreprise, qui laisse les habitants s’exprimer. Le cercle est bouclé. Rendez-vous en mars pour ce défilé !

Des ateliers ouverts à tous

Au centre de quartier Saint-Éloi (Sève), la Fabrique du Carnaval est ouverte à tous quatre jours par semaine : les jeudis et vendredis de 14h à 18h et les samedis et dimanches de 15h à 19h.

Les personnes qui souhaitent plus de précisions peuvent contacter la maison de quartier au 05.49.00.87.28 ou Cécile Barbe au 06.23.57.52.37.

Ces ateliers gratuits devraient durer jusqu’au 16 mars 2025.

 
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