Ce samedi 21 décembre, les agriculteurs de Gironde étaient mobilisés pour faire entendre leurs revendications. D’une part, la Coordination rurale a mené une opération musclée à Leclerc de Sainte-Eulalie, lorsque les Jeunes Agriculteurs ont choisi de faire connaître les produits locaux.
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Leurs casquettes jaunes sont désormais reconnaissables de tous. Ce samedi 21 décembre, une dizaine de militants de la Coordination rurale de Gironde se sont retrouvés, dès 10h30, au rond-point Leclerc à Sainte-Eulalie en Gironde, pour « que les gens prennent conscience de la situation ». « Tout le monde est responsable, des grands détaillants au gouvernement en passant par les consommateurs. Il faut qu’ils réalisent qu’en consommant français, ils aident les agriculteurs locaux. » explique Christophe, membre de la Coordination rurale de Libourne.
Avec leurs cinq tracteurs, la douzaine de manifestants ont principalement choisi le supermarché, à deux jours de Noël, pour dénoncer l’attitude de l’enseigne de la grande distribution. «Ils ont tout bouleversé contre nous. Lorsque nous avons manifesté devant la centrale d’achat, nous avons réalisé qu’ils avaient envoyé toutes leurs marchandises vers d’autres dépôts alors qu’ils disaient qu’ils nous écoutaient et voulaient travailler avec nous, explique Christophe. Nous leur avons dit que nous reviendrions, nous sommes revenus.
Pendant qu’ils gagnent de l’argent grâce à nos produits, nous sommes en difficulté.
Christophe,Militant de la Coordination Rurale 33
Depuis le rond-point, de nombreux automobilistes en déplacement pour leurs achats de Noël klaxonnent ou saluent les chapeaux jaunes. “Merci et bravo”, dit l’un d’eux. Même si l’accès au supermarché était bloqué par du fumier et des tracteurs, les consommateurs ont bel et bien pu continuer leurs achats.
Au bout de deux heures, les agriculteurs sont finalement entrés, contre la volonté de la direction du magasin, à l’intérieur du magasin pour vérifier les produits. Là, leurs visages affichent un air méfiant. « Il n’y a quasiment que des produits français. Là où il y a des labels étrangers, il n’y a plus de produit, comme s’il avait été nettoyé avant notre arrivée », L’un des manifestants se méfie et désigne une étagère étiquetée « Vin espagnol », sans aucune bouteille.
Dans la galerie marchande, les clients affichaient leur soutien, tandis que les commerçants temporaires avaient l’air sombre. En ce jour de week-end précédant les vacances, l’opération a eu des conséquences néfastes sur leur activité. “Vous me faites perdre de l’argent”, dit l’un d’eux, installé dans un hangar. L’échange de paroles passionné s’est presque transformé en échange de coups.
Du côté de Sauveterre-de-Guyenne, les relations se voulaient plus apaisées. Au Super U de la ville, les Jeunes Agriculteurs de Gironde ont organisé une douce opération pour « sensibiliser les clients à la consommation française ». « Nous nous posons beaucoup de questions sur les raisons pour lesquelles nous sommes en colère, pourquoi maintenant. C’est l’occasion pour nous de leur expliquer et de les sensibiliser afin qu’ils agissent de manière à nous aider à vivre de notre métier.explique Lucas Berthomieu, membre des Jeunes Agriculteurs de Gironde.
La douzaine de manifestants ont donc proposé aux clients des paniers repas, de 15 à 22 euros pour les fêtes. Au menu : pâtés, bouteilles de vin et produits maraîchers, le tout issu de la production locale. Un mot clé que le supermarché tente également d’appliquer. « Nous avons toujours joué au jeu, en prenant notre viande et notre vin à part. Nous négocions les prix directement avec eux et nous essayons de faire en sorte que tout le monde soit sur la même longueur d’onde.explique Martin Beaux, le manager du Super U.
Opération coup de poing pour faire connaître leur souffrance ou opération douce pour sensibiliser les consommateurs, à quelques jours de Noël, les agriculteurs espèrent plus que jamais sensibiliser et inciter les Français à consommer local.