Le film « Rose » est projeté en avant-première ce dimanche au théâtre de Narbonne. “Sa modestie, son respect, il y avait en lui l’essence même de l’humanité, quelqu’un de foncièrement attaché à la nature”, assure le réalisateur Etienne Garcia.
Son sourire à la Fernandel nourri d’un accent chantant, son extrême gentillesse en toutes circonstances, son amour immodéré pour la nature, sa fidélité sans faille à Gruissan, sa passion pour le rugby… Cédric Rosalen n’est plus, et pourtant, le souvenir de sa vie restera refont surface en plein écran, ce dimanche au théâtre de Narbonne, dans un film hommage diffusé en avant-première un an après sa mort, le 9 janvier 2024.
Dans le prolongement de l’hommage sportif organisé par la MRC le 24 février 2024, « nous avons voulu rendre présent les absents »présente Etienne Garcia, le réalisateur de « Rose », un long métrage d’une heure et quart qui se veut “spirituel”un tel parcours « initiatique » sur les traces des « Pèques ». « Je ne voulais pas faire un film d’archives, on ne voit pratiquement pas Cédric dans mon film. En fait, c’est un film sur la vie, la mort n’existe pas. En cela, il est unique. C’est – c’est-à-dire que l’âme est présente, j’ai vraiment cherché à rendre présent l’absent, à accompagner le deuil.
C’est quelqu’un qui a touché beaucoup de monde.
L’émotion suscitée par la disparition brutale de l’ancien demi d’ouverture de Narbonne, Perpignan, Montauban et Carcassonne (alors entraîneur de l’Aviron gruissanais et du XV des Corbières), décédé à 43 ans d’une embolie pulmonaire, est restée vive dans l’Aude, notamment avec Etienne Garcia (34 ans), amoureux du Racing, qui garde des souvenirs bien précis, comme ce record de 32 points inscrits contre Montauban sous le maillot orange, un soir en novembre 2006.
Générosité et authenticité contagieuses
Mais « Rose » était bien plus qu’un ouvreur-buteur, il dégageait surtout une générosité et une authenticité contagieuses, à contre-courant d’un professionnalisme de plus en plus soumis aux diktats de la communication. “Un gars formidable”comme on dit, qui a fait l’unanimité.
Il y avait en lui l’essence même de l’humanité, quelqu’un de foncièrement attaché à la nature.
« En réalité, c’est quelqu’un qui a touché beaucoup de mondeassure aujourd’hui Etienne Garcia, soutenu par Productions du bon sensproducteur exécutif du film. Il fait partie de ces personnages extrêmement forts pour une société, sans pour autant être un homme public. Vous évoquez son nom, il résonne en vous, que vous soyez sportif ou non. Sa modestie, son respect, il y avait en lui l’essence même de l’humanité, quelqu’un de foncièrement attaché à la nature.
861 contributeurs
Et la nature (humaine) a rendu la pareille, à l’image des 861 contributeurs qui ont contribué à récolter les 30 000 euros nécessaires à la réalisation d’un film qui voyagera dans tout le département à partir du 2 février. Né à Ouveillan, enfant de Gruissan, emblème du Racing Club Narbonne, Cédric Rosalen a pas fini d’ancrer sa mémoire sur les terres qu’il a épousées.
L’affiche du film, suggestive et énigmatique, montre un enfant appelé à rêver en toute humilité. De derrière et au loin, il faut reconnaître ses anciens coéquipiers Julien Candelon et Gonzalo Quesada. Un indice pour le récit d’un destin ayant élevé la simplicité au sommet de l’Everest des sentiments. « Rose » ne pourrait pas mériter un meilleur surnom.
