Opposé à Strasbourg ce samedi (21h) au stade de l’Épopée en 32e Finale de la Coupe de France, le Racing Club de Calais (N3) est devenu en quelques mois le nouvel étendard du Football d’une ville longtemps orpheline du CRUFC, finaliste de la compétition en 2000.
Près de 10 000 spectateurs sont attendus pour l’un des matches uniques des 32es finale de la Coupe de France. Le différentiel sportif (quatre divisions séparent le RC Strasbourg du RC Calais) est là, mais la symbolique qu’appelle la rencontre dépasse bien des choses.
La Ville des Six Bourgeois face à la capitale alsacienne, c’est du déjà vu. En 2000, le CRUFC (Calais Racing Union Football Club), propriété du CFA (actuelle N2), écarte l’équipe d’Olivier Echouafni en quart de finale (2-1) avant de surprendre Bordeaux en demi-finale (3-1 après prolongation). ) et tomber en héros contre Nantes au Stade de France (2-1).
“Aujourd’hui, on en parle encore”
C’était il y a presque un quart de siècle « mais aujourd’hui, on en parle encore », reconnaît Sylvain Jore, directeur sportif du Racing Club de Calais. « Les joueurs de notre équipe actuelle comprennent l’importance de la Coupe de France ici et ce sera concret pour eux ce samedi. »
Ce pays du football a parcouru un long chemin. Le doux frisson du monde amateur face au professionnel Goliath avait déserté depuis plus de quinze ans la ville de la Côte d’Opale.
Des revers à un retour au niveau national
La faute à des soubresauts réguliers, des guerres d’ego, une incapacité chronique à relever la tête. « En 2010, j’ai récupéré un club placé en procédure de sauvegarde avec près d’un million d’euros de dettes », rappelle la maire de Calais Natacha Bouchart (divers droite). Nous avons tenu le CRUFC à distance jusqu’en 2017. »
Coincé dans ses déboires, le club emblématique de Calais a été rayé de la carte et liquidé judiciairement. S’ensuivent des années d’errance, des projets plus ou moins solides, des rétrogradations jusqu’en Régional 4 (9e niveau national).
Jusqu’à la fusion, à l’été 2023, de Grand Calais Pascal et Calais Hauts-de-France, en Régionale 1. Avec 700 licenciés et un budget de 850 000 euros (dont un tiers de subventions communales), le RCC voit le jour et , dès sa première année, obtient une promotion en National 3.
“Cette ville doit au moins être en N1”
“Calais n’a pas une grande histoire avec le monde professionnel (une saison en 1981/1982) mais cette ville doit au moins être en N1”, explique Nicolas Bouloy, à la tête d’un holding de 14 entreprises spécialisées en informatique et président du club.
Cette ambition n’est pas excessive pour une ville d’environ 67 000 habitants, soit deux fois plus que Lens, fief de la Ligue 1.
Et qu’en est-il du passé encore présent dans les mémoires collectives ? « Même si on s’efface de l’histoire du CRUFC, on lui gardera toujours un grand respect », souligne Nicolas Bouloy. C’est maintenant à nous d’écrire le nôtre. » Quoi de mieux que la Coupe de France, ce « coup de projecteur qu’on se met en face », lance Sylvain Jore, pour entamer un nouvel ouvrage.