La nation est touchée par la tragédie de Mayotte. La décision du président de la République de décréter une journée de deuil national en témoigne. La mobilisation citoyenne, celle des élus, des collectivités et des services de l’État est fortement engagée. Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, est arrivé sur place dans les premières heures qui ont suivi l’ouragan, avant l’arrivée du chef de l’Etat jeudi.
La reconstruction de Mayotte est immense et il va falloir tirer toutes les leçons de cet épisode dramatique. Ce projet n’est pas seulement celui du gouvernement et des services de l’Etat, c’est aussi le nôtre. Ce que nous rappelle le drame de Mayotte, c’est à quel point nous avons besoin du politique pour agir. Et les citoyens doivent l’exiger. Une action politique déterminée est nécessaire à Mayotte. Le statut administratif de ce territoire est récent puisqu’il date de 2009. Ce nouveau département français est très pauvre. Il va falloir construire et reconstruire, et les dirigeants politiques devront pouvoir réfléchir à l’avenir de Mayotte.
Ce que l’ouragan nous rappelle aussi Désir Il faut y faire face : les épisodes climatiques extrêmes sont de plus en plus nombreux, les conséquences humaines sont de plus en plus graves et l’humanité est confrontée à un défi considérable. En sommes-nous conscients ? La mobilisation est là lorsqu’il s’agit de réparer les dégâts mais elle doit aussi s’exprimer pour les prévenir. C’est à cela que sert la politique en démocratie, penser le monde, organiser la société, anticiper, mettre en œuvre dans l’intérêt du bien commun.
Servir le pays
Dans le même - et depuis des mois, à Paris, la parole politique est bavarde et laisse peu de place à la recherche du bien commun. Alors que des efforts considérables sont déployés à Mayotte, le pays s’offre le luxe d’une crise politique dont l’issue est incertaine. Comment s’en sortir ? Comment prioriser la recherche de solutions efficaces aux enjeux actuels dans l’intérêt général ? Comment sortir des querelles stériles et inutiles ? Le sentiment partagé par de nombreux citoyens est que la politique est à l’arrêt, qu’elle n’agit plus, que les discours politiques sont secs, d’un autre -, sans imagination, sans aucune influence sur la vie réelle.
Pourtant, nous avons besoin de politique ! La démocratie a besoin de citoyens engagés et non spectateurs, d’élus efficaces et attentifs. Et des débats constructifs. Il lui faut un Parlement qui fonctionne dans l’intérêt du pays. L’élu « a pour mandat non pas de porter la voix de ses électeurs mais de réaliser le bien commun », rappelle Benjamin Morel dans son livre sur l’histoire du parlementarisme français (2), « ce n’est qu’à cette condition que le Parlement peut être conçu comme une institution de délibération permettant la recherche d’un intérêt général ».
Une bonne politique est une action dans l’intérêt général. Elle doit être nourrie par un engagement réel et sincère au service du pays. Alors poussin !
(1) You can send your donations to Urgence Mayotte, Ouest-France Solidarité, 10, rue du Breil 35051 Rennes cedex 9.
(2) Le Parlement, temple de la République, de 1789 à nos jours. Passés composés, 377 pages, 23 €