Comment décrire votre première expérience en Betclic Élite (10 pts en 22′, 40,9% à 3 pts), au Mans, pour le moment ?
Il y a des hauts et des bas mais ça va. Mon rôle est bien sûr différent de celui que j’avais à La Rochelle. Je l’accepte, c’est une bonne expérience qui va m’aider à m’améliorer. Quand j’ai signé ici, c’était un test pour moi, mais rien que je ne sois prêt à vivre. Vous le considérez comme un nouveau défi. J’essaie juste de m’adapter et de trouver ma place, au final je m’épanouis. Il s’agit simplement de gagner des matchs et de faire de son mieux dans ce rôle. Je dois être capable de greffer sur n’importe quelle facette du haut niveau.
Votre match à Monaco (74-86) a-t-il été le moment le plus fort (16 pts à 4/7 à 3 pts) ?
Oui, j’ai aussi marqué 19 points à Strasbourg (88-95), mais c’est vrai que c’était une grande victoire à Monaco…
Le Mans, le club, Antarès, comment est ta nouvelle vie ?
BIEN ! La salle est grande [6 000 places, NDLR] et est souvent plein, les supporters sont super, la ville est agréable. Au club, la médecine, la physiothérapie et généralement tous les aspects de la récupération liés au jeu sont mis en avant. Nous avons beaucoup d’aide dans ce domaine.
Et maintenant tu as la famille avec toi…
J’ai ma petite amie Barbara et mes deux fils (Trae’Jour et Traveon Buchanan Jr) qui sont là-bas. C’est sûr que c’est rassurant. Si je joue mal, j’y pense. Le simple fait de savoir que lorsque je rentre à la maison, je vois les visages de mes enfants, que je les entends, me procure une tranquillité d’esprit. Ils disent « bonjour » en français, ils essaient d’apprendre un peu la langue (sourire)… C’est différent pour eux mais ils aiment ça.
Je viens d’une petite ville des États-Unis et beaucoup de gens de là où je vis n’ont pas vécu des moments comme celui-ci. »
Comment suivez-vous la saison du Stade Rochelais Basket ?
Je regarde leurs matchs, je n’en ai raté que quelques-uns. Je suis encore en contact avec quelques gars là-bas : Jubrile (Belo), bien sûr, un peu Gaëtan (Clerc), Jérôme (Sanchez)… Ils sont en difficulté en ce moment, je ne sais pas, il manque quelque chose. Je pense qu’ils ne sont pas si loin, peut-être qu’ils trouveront une solution, remporteront encore quelques victoires. Mais le simple fait qu’ils puissent jouer à ce niveau cette saison est une bénédiction en soi ; Je suis heureux d’y avoir contribué.
Cette saison 2023-2024 un peu folle, que reste-t-il six mois après ?
C’était une saison pour les livres d’histoire, je ne l’oublierai jamais. Je peux dire que j’ai été un champion dans ma carrière professionnelle. Je connais beaucoup de pros qui ont joué à l’étranger et qui ne peuvent pas en dire autant. Je viens d’une petite ville des États-Unis, Rock Island, dans l’Illinois, près de Chicago, et beaucoup de gens de ma ville natale ne peuvent pas dire qu’ils ont vécu des moments comme celui-ci. Le public, l’environnement rochelais, c’est quelque chose qui restera gravé en moi à jamais. Les liens que j’ai tissés avec des gars à l’autre bout du monde, ici en France, sont des liens à chérir, quelque chose de majeur. Ce qui aura certainement un grand impact dans ma vie. Je n’ai que de l’amour et du respect pour cette communauté, les joueurs, le coach Julien (Cortey), le staff. Ce sera amusant de voir ces gars et d’autres visages familiers. Les émotions seront fortes.