Le ministre fédéral de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie, François-Philippe Champagne, n’a pu éluder les questions sur la crise de confiance que vit actuellement le premier ministre Justin Trudeau. Il reconnaît qu’il faut faire des réflexions, mais n’a pas voulu s’engager sur la décision que devrait prendre le Premier ministre.
Le député de Saint-Maurice-Champlain considère que le véritable enjeu du moment réside dans la menace économique que représente Donald Trump et que, dans ces circonstances, il est essentiel de faire preuve d’un leadership canadien fort.
S’il y a une période dans l’histoire canadienne où nous devons faire preuve d’unité, mais aussi de force [c’est maintenant]. Il est important que nous résistions fermement à la menace des tarifs douaniers de M. Trump
mentions François-Philippe Champagne.
Il reconnaît toutefois que la situation actuelle est grave. Je pense que nous devons admettre que dans des moments comme celui-ci, la transparence et l’authenticité sont importantes. […] Cela dit, pour moi, la vraie date qui compte pour le monde, c’est le 20 janvier.
ajoute-t-il.
Lorsqu’on lui demande s’il pourrait éventuellement succéder à Justin Trudeau, François-Philippe Champagne estime que l’heure du bilan n’est pas arrivée.
La vie est un long chemin. Pour le moment, je suis concentré sur le rôle que j’occupe maintenant car, dans un monde en pleine transformation, en pleine tourmente, je pense que, dans les réflexions du Premier ministre, il y a ces volontés d’avoir des voix stables autour de la table.
Il estime, dans le contexte international actuel, qu’un recul est nécessaire. Dans une période comme celle-ci, il faut éviter de tirer des conclusions trop hâtives.
François-Philippe Champagne fait le bilan de l’année 2024.
Photo : - / Martin Chabot
Quant à la possibilité de devenir ministre des Finances, François-Philippe Champagne mentionne ne pas avoir directement tourné le dos à ce rôle. Il affirme plutôt avoir exprimé un cadre dans lequel une position comme celle-là pourrait être envisagée
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Cependant, il estime que le rôle du ministre de l’Innovation, de la Science et de l’Industrie est actuellement d’une grande importance.
François-Philippe Champagne, qui siège au comité du Cabinet responsable des relations canado-américaines, considère également que la stabilité est essentielle. La grande priorité, ce sont vraiment les tarifs douaniers américains. Dans ce contexte […] J’ai préféré continuer sur la stabilité car le parcours du ministre de l’Industrie est extrêmement important dans ce contexte.
Secteur des batteries
Le ministre François-Philippe Champagne reconnaît que le secteur des batteries fait face à des défis, qu’il connaît des ralentissements et qu’il doit s’adapter.
Il s’est toutefois montré résolument optimiste sur la question et maintient que la direction vers l’électrification des transports est la bonne.
Nous avons amené le Québec dans l’industrie automobile et, en tant que Québécois, j’espère que nous en sommes fiers. J’ai de l’ambition pour le Québec, j’ai de l’ambition pour le pays, j’ai de l’ambition pour la région.
Il estime également que ce n’est pas à court terme, mais à long terme, que l’on pourra mesurer le succès de ces investissements.
Quand on fait la même chose depuis 100 ans, on décide alors de passer à une autre technologie. J’invite souvent les gens à adopter la perspective d’un siècle. Si vous regardez Henry Ford lorsqu’il a lancé le modèle T, la conduite n’a pas été fluide.
ajoute-t-il.
Le rapport de Louis Cloutier
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