La filiale SpaceX a lancé les démarches administratives nécessaires pour entrer sur le marché marocain, dans le but d’offrir une couverture Internet par satellite, notamment dans les zones les plus isolées.
Starlink, le service d’accès à Internet par satellite développé par SpaceX, n’est pas encore opérationnel au Maroc. Des démarches ont cependant été entreprises pour créer une filiale à Casablanca, démontrant l’intérêt croissant de l’entreprise pour le marché marocain. L’Agence nationale de régulation des télécommunications (ANRT) reste la seule autorité habilitée à délivrer les autorisations nécessaires à l’exploitation de ces services. Selon les médias, des discussions entre SpaceX et l’ANRT sont en cours, mais aucune autorisation officielle n’a encore été accordée.
L’ANRT prévoit de commencer à délivrer des licences en 2025, ce qui pourrait marquer le début d’une nouvelle ère de connectivité au Maroc, particulièrement bénéfique pour les régions reculées. Le réseau Starlink repose sur une constellation de satellites en orbite terrestre basse (LEO), une technologie qui permet de fournir un accès Internet haut débit rapide et fiable, même dans les zones géographiques les plus difficiles d’accès.
Ce type de réseau est particulièrement adapté aux régions où les infrastructures traditionnelles, comme la fibre optique, la 4G ou la 5G, sont difficiles à déployer. Cela est souvent dû à des contraintes géographiques, comme les montagnes, les zones désertiques ou à des difficultés liées au coût des installations nécessaires pour étendre la couverture des réseaux mobiles traditionnels. En ciblant le Maroc, Starlink cherche à combler cette lacune et à proposer une solution de connectivité aux régions les moins desservies du pays, comme les montagnes de l’Atlas ou les vastes étendues désertiques du Sud.
Lire aussi : Grèce : Huit morts dans le naufrage d’un bateau de migrants
Ce projet pourrait avoir des répercussions positives sur la réduction de la fracture numérique au Maroc, en facilitant l’accès à Internet dans les régions rurales souvent déconnectées du réseau mondial. Cela permettrait à des milliers de personnes dans les zones les plus isolées d’avoir accès aux ressources éducatives, aux services de santé, aux opportunités économiques et aux informations vitales, favorisant ainsi leur inclusion dans l’écosystème numérique national. Par ailleurs, cette initiative s’inscrit dans un objectif global de promotion de l’inclusion numérique, qui constitue un enjeu majeur dans de nombreux pays en développement.
Toutefois, le coût d’accès au service représente un obstacle pour une grande partie de la population. En effet, l’équipement nécessaire au bon fonctionnement de Starlink, estimé à environ 6.500 dirhams, ainsi que le coût de l’abonnement mensuel d’environ 1.100 dirhams, rendent ce service inaccessible pour de nombreux foyers, notamment en milieu rural. où les revenus sont souvent faibles. Cela poserait la question de l’équité et de l’accessibilité de ce service, ainsi que de la nécessité éventuelle de subventions ou de mécanismes d’adaptation des prix pour les rendre plus abordables.
D’un point de vue technologique, le déploiement massif de satellites en orbite basse suscite également des inquiétudes, notamment en matière de gestion des interférences. En réalité, le réseau satellitaire doit être géré de manière à éviter les perturbations entre les différents opérateurs, ainsi qu’à garantir la qualité de service aux utilisateurs finaux.
Un autre acteur, OneWeb, semble également intéressé par le marché marocain et prévoit de lancer ses services dès 2025. Bien que Starlink ait déjà largement étendu ses opérations à l’échelle mondiale, OneWeb adopte une approche différente en s’associant avec les locaux des acteurs pour faciliter l’intégration. de ses services dans les infrastructures de télécommunications existantes, ce qui pourrait accélérer son adoption au Maroc.
De plus, SpaceX poursuit son expansion en Afrique avec l’intention d’étendre l’accès Internet haut débit à tout le continent. Plusieurs pays, dont le Nigeria, le Kenya, le Bénin et le Rwanda, bénéficient déjà de cette technologie, et d’autres pays comme le Libéria ont récemment signé des accords pour son déploiement. Ces avancées montrent que le déploiement de Starlink en Afrique s’accélère, ce qui pourrait également influencer la dynamique du marché marocain de l’Internet par satellite.