l’essentiel
Il n’a pas supporté la séparation et, en tant que récidiviste, a commis de nouvelles violences contre sa compagne.
«Je regrette ce qui s’est passé. Je n’ai jamais voulu être violent. Je voulais juste m’expliquer avec elle. Walter*, en visioconférence depuis la prison où il purge une peine de 18 mois, déjà pour violences sur sa compagne Marina, tente de s’expliquer sur les événements du 17 août, à Tarbes.
Ils sont ensemble depuis un an, mais Marina, “il y a une semaine, s’est échappée de chez vous à Pau, pour rentrer chez elle à Tarbes”. La présidente Lucille Pichenot ajoute que Marina a cassé la puce de son téléphone pour ne plus être en contact avec Walter. Ce dernier parvient néanmoins à la harceler de messages. Ce jour-là, il arrive en scooter place Marcadieu et commence à insulter Marina : “Tu pensais que je n’allais pas y retrouver ta mère… Ça ne sert à rien de courir.” Marina se réfugie dans une pharmacie. Walter la suit, lui attrape violemment le bras et la fait sortir. Lorsque la police arrive, Walter jette son opinel dans le soutien-gorge de Marina. Ce dernier remet le couteau aux policiers. «Je l’avais avec moi car je l’utilise pour ouvrir les plaques d’égout de la piscine où je travaille», explique Walter. Le président Pichenot lui fait remarquer qu’il est interdit de porter une arme et qu’il ne travaillait pas ce jour-là. Walter reconnaît qu’il n’a pas accepté la séparation. “Je voulais lui parler, lui donner les clés de son appartement.”
“Je n’ai aucune séquelle physique ou psychologique”
A la barre, Marina explique que Walter « ne sait pas se contrôler. J’espère que son incarcération et son suivi psychologique l’aideront. S’il prend ce qu’il faut, il est capable de sortir de cette violence. Aussi, Marina estime alors qu’elle aura une relation correcte avec lui. Elle ajoute qu’ils sont tous les deux seuls à Tarbes. Lucile Pichenot constate que Marina se comporte “comme si vous étiez l’avocate de Walter alors que vous êtes la victime… Comment allez-vous ?” Marina répond qu’elle va bien ; « Je n’ai aucune séquelle physique ou psychologique. Je travaille, je m’occupe de mes enfants. Walter multiplie ses regrets et évoque son souhait de proposer à Marina. “Pour cela, il faudra lever l’interdiction de contact avec elle”, a répondu le président Pichenot.
De son côté, Bérengère Prudhomme, procureure de la République, rappelle que « les faits de violences sont clairs », s’appuyant sur les images de la caméra de la pharmacie. “Nous n’obtenons pas d’explications par la violence.” Elle se souvient que Walter est un récidiviste et qu’il portait un couteau avec lui. “Que se passera-t-il la prochaine fois ?”, s’inquiète le procureur.
Me Fraga, l’avocat de Walter, invite le tribunal à prendre en compte uniquement les faits du 18 août – un simple coup de bras – et non le dossier de son client, ni la condamnation d’octobre dernier.
Walter a le dernier mot. Il parle de son amour pour elle, qu’elle est tout pour lui.
Le tribunal a condamné Walter à 4 mois de prison avec impossibilité d’adapter la peine car il est déjà en détention. Il lui est interdit d’avoir des contacts avec la victime pendant 1 an et de porter une arme pendant 5 ans.