Par
Maxime Pimont
Publié le
19 décembre 2024 à 12h16
Voir mon actualité
Suivre 78actu
La nuit est encore très sombre ce mercredi 18 décembre 2024 et pourtant ils sont déjà actifs depuis plusieurs dizaines de minutes. C’est la « période de pointe », comme on l’appelle. Pour les salariés de l’agence Colissimo de Poissy (Yvelines), cette « période de vacances » de fin d’année est le plus occupé. Et de loin.
50 000 colis livrés par jour dans le nord-ouest des Yvelines
Habituellement, ils sont environ 90 à y travailler. Mais à l’approche du mois de décembre, la marque recrute 20 JDC supplémentaire. Parce que le travail ne manque pas.
Dans l’entrepôt de 10 000 m² face au Technoparc, jusqu’à 50 000 colis peuvent arriver tous les jours, contre 20 000 hors heures de pointe (Black Friday, soldes et fête des mères).
« Nous couvrons le nord-ouest des Yvelines », précise Nadia Andrieu, directrice de l’agence Colissimo de Poissy. C’est un centre de tri automatisé. Nous réceptionnons les colis sur nos six quais de déchargement, en vrac, livrés par camion par les plateformes de traitement. »
Avant l’arrivée des livreurs, la machine démarre. Elle ramasse les colis en vrac avec ses bras, les scanne, les dépose sur un plateau posé sur un rail. « Une fois sur le rail, le plateau bascule dans le compartiment qui correspond au parcours du livreur. » Les colis sont pré-triés par zone. Une zone équivaut à un quartier pour une grande ville, une ville ou un groupe de petites villes.
Les conditions d’aujourd’hui
Tout est programmé avec précision pour que les clients soient livrés au moment qui leur convient, ni trop tôt ni trop tard. « Nous nous organisons un peu comme un brigade de restauration. Les chefs d’équipe sont aux commandes. Ils organisent l’emplacement à quai, le fait que le nombre de colis ne dépasse pas la capacité du camion… »
Une fois les équipements de protection enfilés, la journée commence. 6 heures. C’est le briefing. Une étape importante, répétée quotidiennement pour évoquer les aléas de la journée.
« On parle du trafic routier, de la météo, des points de passage compliqués avec des travaux, des conditions nécessaires au bon déroulement des livraisons… »
De toute évidence, les jours les plus encombrés sur les routes sont mardi et jeudi.
60 qui
Après le briefing, les livreurs vont récupérer leurs camionnettes, pour la plupart électriques, sur le parking extérieur. Une première vague de livreurs revient avec leurs camions pour se poster sur l’un des 60 quais du site. Trois vagues se succèdent successivement, soit 180 véhicules qui entrent et qui sortent par jour.
Le livreur ouvre le dossier et commence le rangement. « Il faut ranger les colis en chemin de notre tournée, explique Cédric Manubin, livreur. Les forfaits de fin de circuit en bas [du coffre] et ceux du début, devant. »
Aujourd’hui, 136 colis composent sa tournée, uniquement pour la commune de Saint-Germain-en-Laye. « C’est dans la moyenne pour une période de fêtes comme celle-ci. » L’opération dure entre 30 et 45 minutes. Place au départ.
“Je n’ai pas besoin de GPS”
Vers 8 heures du matin, les camions quittent l’entrepôt. Chacun va dans son coin. Le trafic est chargé. Départs du travail. Déposer les enfants à l’école. Les travaux. Les rues étroites. « Nous devons y faire face. Je ne m’inquiète pas pour ça», assure un livreur.
Les circuits sont bien pensés, optimisés pour gagner un maximum de - et faire attention à l’empreinte carbone.
« Le livreur connaît très bien son itinéraire. Lorsqu’il vient d’arriver, nous l’accompagnons afin qu’il puisse en prendre connaissance. La force de La Poste, c’est la connaissance du terrain. Beaucoup n’utilisent même pas le GPS, car ils connaissent toutes les rues. »
C’est justement le cas de Cédric Manubin. “Je n’en ai pas besoin.” J’ai toutes les rues en tête, tout le parcours. Cela en fait un dix ans que je suis là», explique l’homme de 42 ans qui peut également remplacer ses collègues sur d’autres tournées.
Connaître le client
Les colis proviennent principalement de commandes sur Internet, auprès de particuliers ou d’entreprises. La Poste peut aussi se vanter de sa parfaite connaissance des clients. « Il faut le dire, ce sont souvent les mêmes personnes qui commandent finalement en ligne. Cela vous rapproche. Nous connaissons leurs habitudes de livraison », souligne le directeur de l’agence.
Le premier point du jour est la rue Bonnemain, à Saint-Germain-en-Laye. Un client est dans un immeuble, un autre dans un pavillon. « Premièrement, si nous savons que le client est là parce que nous connaissons ses habitudes, nous sonnons la cloche. Sinon, on le met dans la boîte aux lettres et on prend une photo qui sert de preuve de dépôt. Ensuite, si le colis n’arrive pas, ou s’il s’agit d’un colis avec signature, on sonne et s’il n’y a pas de réponse, on met un avis d’appel pour dire qu’on reviendra le lendemain. Désormais, le client a également la possibilité de se faire livrer selon la date qu’il souhaite. »
Les contraintes du métier
Se lever tôt. Transporter des charges. Jouez avec les dangers de la route. Conduire. Le métier a ses lot de contraintes.
« Le plus gros problème est la fatigue. Mais nous rencontrons beaucoup de clients sympathiques et cela nous motive. »
Parmi les points de tension, vis-à-vis des autres automobilistes, on retrouve également le stationnement. Il n’est pas rare de voir un camion en double fileavertissement activé. « Malheureusement, il arrive souvent que lieu de livraison qui nous est réservée est prise. Donc on se positionne partout où on peut, assez près du lieu de livraison car on doit transporter beaucoup de choses », se défend l’employé. Il continue. « Parfois, on nous met une amende, mais c’est rare car la police comprend et est indulgente », sourit-il.
Autour 12h30-13hle camion est vide. Retour à l’agence. La journée se termine. Pour le sud des Yvelines, c’est l’agence Colissimo située à Bois-d’Arcy qui en assure la gestion.
Suivez toute l’actualité de vos villes et médias préférés en vous abonnant à Mon Actu.