A défaut de budget voté, l’Agence France Trésor doit poursuivre sa mission de financement des besoins de l’Etat. Le montant prévu fait suite au précédent record de 2024, à 285 milliards d’euros.
La France est surendettée, à 112,8% du PIB, et termine l’année dans un épais brouillard budgétaire. Elle doit cependant continuer à emprunter pour assurer le financement de l’État. Insensible à l’instabilité politique, l’Agence France Trésor (AFT) vient d’annoncer ce jeudi qu’elle allait lever 300 milliards d’euros de dette sur les marchés financiers tout au long de l’année 2025. Du jamais vu. En 2024, elle avait levé le montant déjà sans précédent de 285 milliards, qui faisait suite au précédent record de 270 milliards en 2023.
Les 300 milliards d’euros d’emprunts annoncés pour 2025 correspondent précisément au montant indiqué dans le projet de loi de finances (PLF) présenté en octobre dernier par le gouvernement Barnier, pourtant censuré début décembre. “Dès le premier lundi de l’année 2025, nous émettrons sous les bureaux du loi spéciale qui garantit la continuité financière de l’Etat . Cette loi nous autorise à continuer à réaliser toutes les opérations de trésorerie et de dette, jusqu’à l’entrée en vigueur de la loi de finances pour 2025 »détaille Antoine Deruennes, directeur général de l’AFT.
Vers le bas ou vers le haut
Pour rappel, la loi spéciale a été adoptée en urgence par le Parlement en vue de garantir la continuité de l’État, en permettant d’augmenter les impôts, de dépenser des crédits sur la base du budget 2024, et d’autoriser l’État et la sécurité sociale à emprunter. . Comme il ne s’agit pas d’un PLF à proprement parler, l’AFT n’est pas tenue de procéder à un transfert de la levée de dette prévue au budget 2024, de 285 milliards d’euros.
Ne sachant pas quels seront précisément les besoins de financement pour l’année à venir, l’Agence a jugé plus pragmatique de s’en tenir au montant de l’emprunt convenu en octobre. En effet, davantage de dettes arriveront à échéance en 2025 qu’en 2024. L’équivalent allemand de l’Agence France Trésor, confronté à une situation politique similaire, a également fait le même choix.
Mais que se passerait-il si le prochain PLF, qui devrait être adopté en début d’année, corrigeait à la baisse ou à la hausse l’endettement de la France ? « A ce stade, nous travaillons sur une base de 300 milliards d’euros. Si ce montant doit être modifié, nous le communiquerons aux investisseurs. »tient à rassurer Antoine Deruennes, citant à l’appui les trois piliers de son service : « régularité, prévisibilité, flexibilité ».
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