Publié le 19 décembre 2024
La guerre des gangs qui fait rage à Grenoble s’est étendue au Conseil Métropolitain et au Conseil Municipal. Les victimes collatérales – les fameuses balles perdues – sont elles aussi nombreuses. En visant Christophe Ferrari pour lui interdire d’étendre les pouvoirs de la Métropole et donc rendre sa mission plus difficile, la majorité municipale a aussi sacrifié un peu plus la culture grenobloise.
Car les élus Rouge/Vert ont refusé cette extension des compétences qui incluait la culture, interdisant désormais à la Métropole de subventionner les associations culturelles !
Pascal CLOUAIRE ANNONCE DES ANNULATIONS DE SUBVENTIONS
Pascal Clouaire, vice-président (Rouges/Verts exclus/repentis) de la Métropole est donc intervenu publiquement pour exposer son désarroi. Il a annoncé qu’il lui faudrait pour commencer supprimer pas moins de 40 000 euros de subventions. Parmi les structures concernées : Street Art Fest, La Folle nuit au musée, Vues d’en Face (festival LGBTQIA+), le festival de jazz, le festival de musique électronique Ultravirage, Regards croisés et Dialogues/La chimère citoyenne .
« LE RÉSULTAT DES POLITIQUES POLITICIENS »
« Je suis attristé et désolé de devoir leur dire cela… qui n’est que le résultat de politiques politiques. » commente Pascal Clouaire. (DL du 14/12/24). Ces associations ne pourront également plus bénéficier du soutien logistique de la Métropole. 110 000 € sont encore en jeu pour la Fabrique Opéra, Détours de Babel, Le Mois de la photo, Vive les vacances, Le tympan dans l’œil, Un chapiteau fait le printemps et Merci Bonsoir qui pourraient s’intégrer au système politique de la ville , justifiant le subventionnement sur cette base et davantage sur le côté culturel.
LA COMMUNE DE PIOLLE AVAIT ATTAQUÉ LE MC2
Mais l’assemblée sera fragile et juridiquement contestable. Heureusement, les équipements gérés directement par la Métropole, dont elle prenait auparavant la responsabilité, ne sont pas concernés : MC2, Hexagone, Esad, Casemate et le centre scientifique Cosmocité.
MC2 qui avait fait l’objet d’une réduction catastrophique de subvention de la part de la commune de Piolle en 2017 : une réduction de 100 000 € qui avait entraîné 800 000 € de pertes sur deux ans avec la réduction automatique des associés. Pascal Clouaire était, à l’époque, un député discipliné d’Eric Piolle, pas encore exclu pour avoir murmuré contre la hausse des impôts….
GRENOBLE VEUT ÊTRE AIDÉ et EMPÊCHE D’ÊTRE AIDÉ
Le veto apporté par la commune de Piolle – la ville centre en a le droit – pour empêcher l’expansion des compétences de la Métropole a donc de lourdes conséquences. Un veto qui est évidemment en totale contradiction avec les larmes versées par les mêmes personnes sur le fait que la Métropole n’assume pas suffisamment les coûts de la ville-centre. Mais la cohérence n’a pas d’importance. A condition que la politique trouve son bénéfice avec l’affaiblissement de Christophe Ferrari.
Y.CONTRERAS (Jazz Club) « LA CULTURE NE SE FAIT PAS PAR NÉGOCIATION »
« Sur le fond, nous ne voulons pas être la balle de ping-pong entre le maire de Grenoble et le président de la Métropole. La culture ne se fait pas par le troc, elle n’est pas une marchandise”launches Yves Contreras, vice-president of the Jazz Club de Grenoble, on the France Télévision information site.
Le Street Art Festival a perdu 40 000 € de la Métropole et 15 000 € de la Ville, pour ne citer qu’un exemple. Notons le calme de toutes ces institutions culturelles dont on imagine le foin qu’elles feraient si une municipalité de droite agissait de la sorte. Ce serait le retour de la peste brune.
LES ACTEURS CULTURELS ONT RENONCÉ LEUR LIBERTÉ DE CRÉER
De nombreux acteurs de la vie culturelle ont néanmoins accepté de passer par les fourches Caudines de la commune en signant une charte d’engagements politiques pour obtenir des subventions. On a même vu des créations incluant du vélo sur scène afin de plaire aux autorités locales. Malgré cette soumission, la municipalité poursuit son travail de prise en main.
THÉÂTRE : « JE SUIS LÀ POUR APPLIQUER LA LIGNE MUNICIPALE »
Il municipalise tout ce qu’il peut, comme le Théâtre Municipal, 145 et le Théâtre de Poche : “Je ne suis pas là pour juger la ligne municipale mais pour l’appliquer (…) Un projet a été voté en conseil municipal et je dois mettre en place des actions pour répondre à cet ordre politique” explique honnêtement Delphine Gouard, la directrice (DL du 13/10 24) C’est une fonctionnaire qui obéit.
F.MARTEL (France Culture) : « PEUR et VIOLENCE POLITIQUE de la COMMUNE »
Peu importe que le Théâtre municipal ait perdu la quasi-totalité de ses spectateurs, comme l’a parfaitement démontré Brigitte Boer, co-présidente du groupe d’opposition, au Conseil municipal. L’important est que l’idéologie municipale soit imposée. Un journaliste de gauche de France Culture, Frédéric Martel, avait pourtant très tôt démonté tout le système de fonctionnement des Rouges/Verts contre la culture. Le milieu l’avait laissé passer.
150 PERSONNES POUR AU REVOIR à la MJC/THEÂTRE PREMOL
Hier soir à la MJC Prémol, 150 personnes se sont rassemblées à l’invitation du Président de la MJC pour un verre d’amitié, un florilège de témoignages de colère envers la majorité municipale et de reconnaissance envers les dirigeants et des intervenants, notamment Elisabeth Papazian qui était l’âme du carrefour MJC/Théâtre que la municipalité a brutalement condamné.
LES ÉLUS PS SERONT-ILS TRAHISONS LEURS ENGAGEMENTS LORS DES ÉLECTIONS ?
La MJC et le Théâtre Prémol sont le dernier exemple probant de sectarisme et de mépris municipal à l’égard de la culture et des questions socioculturelles. De nombreux élus étaient présents, dont des socialistes, qui n’ont pas eu de propos assez durs pour condamner la municipalité. Mais la question qui était sur toutes les lèvres était de savoir si ces mêmes élus ne trahiraient pas finalement leurs déclarations sur l’autel de l’alliance électorale lors des prochaines élections municipales ?
F.MICHALLET APPELLE A VOTE POUR CEUX QUI SOUTIENNENT LE RETOUR de la MJC
Frédéric Michallet, le trésorier de la MJC qui a joué le rôle actif d’un M.Loyal, s’est donc particulièrement tourné vers Alain Carignon dont le projet est de restituer la MJC à son projet initial avec le Théâtre, en appelant à voter pour cette perspective. Le chef de l’opposition a également confirmé son engagement pris auprès du conseil municipal.
LA DESTRUY SAISIT LES ACTEURS DES INSTITUTIONS CULTURELLES
Le désarroi qui s’empare de nombreux acteurs et institutions culturelles face à la cacophonie de la gauche et à l’autoritarisme de la majorité grenobloise entraîne une prise de conscience. D’autant que beaucoup se souviennent de la liberté, de l’effervescence et de la diversité culturelle soutenues par la commune de Carignon.
LA FAILLITE MORALE DE C.BERNARD et L.LHEUREUX
Le dernier épisode qui prive de financement de nombreux acteurs de la vie culturelle grenobloise est une œuvre commune des élus Verts/LFI/PC/PS. C’est l’aboutissement de la faillite morale de la politique culturelle et socioculturelle de la ville menée par Corinne Bernard et Lucille Lheureux (Verts/LFI) qui se sont succédées à ce poste. Avec un autoritarisme et une prétention inversement proportionnels à leur compétence et leur empathie pour le secteur et ses acteurs.
ÉCHANGE B.BOER SUR LES PERSPECTIVES D’AVENIR
Il n’est pas exclu qu’un certain nombre de personnes qui voient ce qu’elles voient, certaines malgré leur prisme « de gauche » qui leur fait prendre des vessies pour des lanternes, prennent conscience qu’un nouveau souffle soit donné au secteur culturel grenoblois par une municipalité qui abandonnerait dogmatisme. Brigitte Boer, très impliquée dans leur service, n’a-t-elle pas éprouvé ce sentiment en interagissant avec nombre d’entre eux à la MJC Prémol ?