Stéphane San Emeterio, 31 ans, doit répondre d’accusations de violences volontaires ayant entraîné une incapacité permanente après avoir poignardé à plusieurs reprises Sabbah B., son ex-compagne, le 1er mai 2018 dans un parking de Narbonne.
Une mare de sang, sur le parking d’une résidence narbonnaise, sur la route de Marcorignan. Ce 1est Mai 2018, en fin d’après-midi, alors qu’elle s’apprêtait à prendre la route avec Eva, une de ses amies, Sabbah B., 26 ans, a été violemment agressée à coups de couteau. Touchée à plusieurs reprises, la victime présente d’importantes blessures sur tout le corps. Le visage, le thorax, les fesses, les cuisses : la jeune femme ne doit son salut qu’à Eva, qui a prodigué les premiers secours pour endiguer l’importante perte de sang de son amie et alerté les secours. L’accusé, Stéphane San Emeterio, âgé aujourd’hui de 31 ans et âgé de 25 ans au moment des faits, s’enfuit et rejoint un véhicule garé plus loin.
Au volant, Lise-Marie Gil, 21 ans, allée chercher l’homme à la gare de Béziers plus tôt dans la journée, vient le chercher et le ramène dans la ville héraultaise pour qu’il puisse regagner son domicile des Ulis (Essonne). ), à 800 km de Narbonne. La jeune femme est sur le banc des accusés pour répondre des accusations de « complicité de violences avec usage ou menace d’arme suivies de mutilation ou d’incapacité permanente ».
“Je l’ai planté”
Il est 9h08 ce mercredi 18 décembre lorsque le président des assises Eric Emmanuelidis ouvre l’audience. Après tirage au sort du jury, composé d’un homme et de cinq femmes (plus un homme et une femme parmi les suppléants), ce dernier expose les faits reprochés à Stéphane San Emeterio, défendu par M.e Virginie Manzi, et Lise-Marie Gil représentées par Me Rémy Garcia.
“J’ai dit à Lise-Marie : “Je l’ai écrasée”, en remontant à la voiture”annonce Stéphane San Emeterio, crâne rasé, tatouage sur la voûte plantaire et vêtu tout de noir. “Elle m’a dit de la toucher à la cuisse parce qu’elle n’allait pas mourir avec cette blessure”» ajoute l’accusé à la barre. Alors qu’ils sont en route pour Narbonne, et la résidence où vit Eva B. et où se trouve l’emplacement Snapchat de Sabbah Borne, les deux accusés se sont arrêtés dans une épicerie turque. “C’était un jour férié, il n’y avait que quelques commerces maghrébins ou turcs qui étaient ouverts”explique Lise-Marie Gil, au micro. C’est à cette occasion que Stéphane San Emeterio a acheté un couteau, du moins c’est ce qu’il dit“aucune preuve de l’achat de ce couteau, et les témoins ne se souviennent pas de lui», interroge l’avocat général Eric Camous, “Tu n’es pas descendu en train avec ce couteau dans ta poche ?”.
Une arme que Lise-Marie Gil nie avoir vue alors qu’elle conduisait l’accusé vers son ex-compagne, une de ses amies d’enfance : “Je n’ai pas vu le couteau, je ne connaissais pas ses intentions à ce moment-là, ça m’aurait alerté”la conductrice se défend, où l’auteur de l’agression pointe la responsabilité de cette dernière : “Je lui ai dit que j’achetais un couteau, elle est complice.”. L’accusé, d’une taille imposante, escalade alors la barrière, en arrivant devant la résidence, puis se cache en attendant la sortie des deux jeunes femmes.
Quatre opérations et 170 jours d’ITT
“Nous avons dû passer chez ses parents avant d’aller chez McDonald’s, je suis du côté conducteur et Sabbah ouvre le coffre pour y mettre quelques affairesle comte Eva B., qui entend «des bruits de pas s’approchant d’eux alors que le parking était vide.» Elle ne s’en est pas encore aperçue, mais ses 4 pneus ont été crevés au préalable par Stéphane San Emeterio “Puis Sabbah crie et je vois son ex-petit ami l’attaquer, ce n’est qu’une fois quand j’observe ses blessures que je me rends compte qu’il avait un couteau”raconte celle qui avait l’habitude d’accueillir la victime chez elle ces dernières semaines.
“Je me suis dit que c’était fini, elle est morte, elle perd trop de sang”confie Eva B., les larmes coulant sur ses joues, alors qu’elle est à la barre. L’artère fémorale de la cuisse droite était touchée, Sabbah B. a avoué avoir “voir mourir”tandis que ces derniers, appuyés par les secours, seront opérés quatre fois en un mois et demi et obtiendront 170 jours d’ITT. La victime peine à rester debout à la barre, plus de six ans après l’attentat, et elle termine son discours assise pour répondre aux questions des magistrats.
Pourquoi une telle agression ? C’est ce que le président a tenté de comprendre en interrogeant les deux prévenus, en comparant leurs versions divergentes. Rumeurs, réseaux sociaux, relation toxique seraient les facteurs à l’origine de l’attaque contre Stéphane San Emeterio. Sans dire un mot, celui qui a été en couple avec Sabbah B. pendant plus de deux ans entre 2015 et 2018 aurait eu du mal à revenir. de son ex-compagne à Narbonne, début 2018, est passée à l’attaque à froid.
Agacé par les incohérences de Stéphane San Emeterio, le président lui dit :« Vous avez de la chance que l’affaire ait été requalifiée de « tentative d’assassinat » à « violences avec usage d’arme suivies d’une incapacité permanente » et « atteintes aux biens appartenant à autrui »avant de suspendre la séance jusqu’à ce jeudi 9 heures