Nouvelle réaction d’un responsable français à l’affaire Boualem. Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a été interrogé ce mercredi 18 décembre par BFMTV au sujet de la détention en Algérie de l’écrivain franco-algérien. Dans sa réponse, il a préconisé « fermeté » et brandi la menace de « déployer un certain nombre de réponses » si l’écrivain ne revenait pas « rapidement ” En France.
Boualem Sansal est emprisonné en Algérie depuis la mi-novembre. Il est poursuivi pour atteinte à la sécurité de l’État et à l’intégrité du territoire national après des propos tenus en octobre dernier dans des médias d’extrême droite français, affirmant notamment que le colonialisme français avait tronqué le territoire du Maroc au profit de l’Algérie.
Si l’extrême droite attaque l’Algérie avec véhémence, le gouvernement français a jusqu’ici opté pour la prudence.
Bruno Retailleau avait été l’un des premiers membres du gouvernement à réagir à cette affaire, le 26 novembre. Il avait prôné le « discrétion ».
Interrogé par BFMTV ce mercredi 18 décembre, le ministre de l’Intérieur du gouvernement démissionnaire de Michel Barnier a réitéré qu’il est « discrétion qui est la plus efficace », tout en plaidant pour « fermeté » en ce qui concerne l’Algérie.
On a demandé au ministre si c’était nécessaire » continuer à accepter les visas » et si « les échanges doivent continuer comme si de rien n’était » alors que Boualem Sansal est emprisonné en Algérie.
« Vous me posez la question, vous savez à qui vous la posez et vous connaissez sans doute la réponse. Je suis pour une politique ferme », a-t-il répondu.
Dès sa nomination l’été dernier, Bruno Retailleau avait annoncé qu’il irait « bras de fer » avec l’Algérie sur la question des laissez-passer consulaires.
Bruno Retailleau revient sur l’affaire Boualem Sansal
Retailleau est ami avec Boualem Sansal et il l’a rappelé ce mercredi, indiquant que « Quelques jours avant son enlèvement, j’ai correspondu par SMS avec Boualem Sansal pour convenir d’un rendez-vous pour un déjeuner ou un dîner. Alors c’est quelque chose qui me touche ».
« Je pense que la France fait de son mieux, seulement dans ces cas-là, la discrétion est la plus efficace. Je serai donc très très discret. »
Le ministre a néanmoins menacé de suspendre les visas et a réitéré qu’il était favorable à un « politique de fermeté ” et “ réciprocité », « dans la majorité des cas, avec tous les pays ».
« Lorsque les pays coopèrent avec nous, nous pouvons accorder des visas et lorsqu’il n’y a pas de coopération, je suis très clairement favorable à leur blocage. ».
L’autre levier qu’il a évoqué est celui de l’accord sur l’immigration de 1968, dont il est l’un des plus farouches opposants et qu’il a encore qualifié de « très spécial » et « beaucoup trop désobligeant ».
Un accord qui, selon lui, « pourrait correspondre à ce moment, au - du général de Gaulle, mais qui aujourd’hui ne correspond plus à rien du tout ».
Bruno Retailleau a clôturé son intervention sur l’affaire Sansal par la menace de « déployer des réponses », sans les préciser.
« J’espère que la relation entre l’Algérie et la France pourra stabiliser les choses, mais j’espère que Boualem Sansal pourra nous revenir très rapidement. Si ce n’était pas le cas, je pense que la France serait en mesure de déployer un certain nombre de réponses », a-t-il déclaré.
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