11h10 – 18 décembre 2024 – par Info Clermont Métropole
L’agriculture herbacée façonne le paysage du Massif Central (© JOVO – stock.adobe.com).
Alors que les Nations Unies proclament 2026 année internationale du pastoralisme et des pâturages, le SIDAM (Service Interdépartemental pour l’Animation du Massif Central) lance le projet « PATURE, notre élevage est (déjà) l’avenir ».
ETfaire de l’agriculture à l’herbe pratiquée dans le Massif Central une pratique agricole d’avenir, viable et durable, est une volonté. Ce modèle agricole d’exception, pratiqué par près de 75 000 éleveurs au cœur de la plus grande prairie du continent européen, a toute sa place dans les modèles agricoles modernes. Bénéfices environnementaux, attractivité touristique, vitalité économique, derrière l’agriculture en herbe c’est une véritable dynamique territoriale qui se dessine, via cette activité structurante de la vie des territoires.
A l’initiative des 16 Chambres d’Agriculture du Massif Central, via la SIDAM, ce projet original et innovant entend défendre et promouvoir l’agriculture à l’herbe comme modèle exemplaire.
DES CONTRIBUTIONS MASSIVES
Dans le Massif Central, l’agriculture herbacée est une pratique agricole capable de répondre aux différents enjeux de souveraineté alimentaire, de lutte contre le changement climatique, de protection de la biodiversité et d’animation des territoires ruraux. Les contributions de l’agriculture des prairies sont essentielles à la société. Sans les ruminants, les zones rurales seraient très différentes de ce qu’elles sont aujourd’hui.
– La prairie, puits de carbone : les espaces herbeux sont capables de stocker 80 tonnes de carbone par hectare. C’est autant de carbone stocké que dans le sol d’une forêt.
– Des paysages maintenus ouverts : l’agriculture herbacée façonne le paysage du Massif Central en lui conférant une alternance de forêts et de prairies.
Ces paysages emblématiques sont sources d’attraction touristique.
– Espaces ruraux vivants : Les élevages de ruminants fournissent des bassins d’emploi. Maintenir ce tissu économique actif, c’est favoriser l’installation des habitants, l’existence d’entreprises, d’écoles, de services… Bref : dynamiser tout un territoire.
– Limiter les risques climatiques : en réduisant la prolifération des zones à risque d’incendie, les ruminants améliorent la résilience de nombreux territoires face aux aléas climatiques.
Tous ces éléments ne sont qu’un aperçu de l’étendue des services rendus par l’élevage herbager. Quelques apports non exhaustifs : la transformation des produits de l’élevage favorisant des filières de qualité (AOP, IGP), la préservation des traditions ancestrales comme la transhumance, les races ou encore des savoir-faire précieux sans oublier la protection de la souveraineté alimentaire du pays.
Le Service Interdépartemental pour l’Animation du Massif Central (SIDAM) est un organisme interétablissement du réseau des Chambres d’Agriculture du Massif Central. Elle regroupe 16 Chambres départementales et la Chambre Régionale d’Agriculture de Bourgogne du Morvan. Elle réalise également des travaux d’observatoire des évolutions de l’agriculture et une veille réglementaire continue pour l’adaptation des politiques publiques favorables au Massif Central.
« Nous souhaitons faire prendre conscience de l’importance de maintenir notre agriculture à l’herbe, explique Bruno Dufayet, éleveur dans le Cantal et président de l’APRAMAC (Association pour la Promotion de l’Agriculture du Massif Central). Derrière nos ruminants se cache l’entretien de nos prairies. Cet « or vert » est une richesse pour nos territoires, un formidable réservoir de biodiversité et un excellent amortisseur climatique. Sa préservation est étroitement liée à l’élevage de demain. Que ce soit avec les pratiques mais aussi le renouvellement des générations. Sur les 10 dernières années, il y a eu en moyenne 1 installation pour 2 mises hors service. Pour pérenniser l’excellence de notre élevage, nous avons besoin du soutien de tous ! »
L’agriculture herbacée dans le Massif Central en 5 chiffres : 75 000 éleveurs ; 38 379 exploitations (en 2020) ; 34 000 km2 de prairie, soit 1/3 de la prairie française ; 85% de la surface agricole utile du MF est dédiée à l’élevage d’herbivores et 2/3 à l’élevage de ruminants (35% bovins viande, 13% ovins et caprins, 10% bovins laitiers et 4% bovins mixtes) .
