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Selon le représentant du Snes-FSU 64, Renaud Robert, le déclencheur a été l’agression le 2 décembre d’un enseignant « frappé à plusieurs reprises par un élève en crise. Il avait été identifié dès la rentrée comme devant être scolarisé dans un établissement spécialisé. Mais faute de place, il s’est retrouvé dans une classe ordinaire, sans soutien particulier », raconte le syndicaliste. « La Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) s’est positionnée dès la rentrée pour que cet adolescent soit placé dans un institut médico-éducatif, avec du personnel médical, des éducateurs et un horaire flexible. Il s’en est pris à son professeur qui voulait protéger les autres élèves. Ce qui s’est passé était inévitable. Aujourd’hui, cet étudiant a été exclu. Mais où est-il ? Est-il à nouveau dans un établissement ordinaire sans accompagnement ? Pour cet enfant, quelle violence et quelle injustice ! », explique un enseignant de Clermont, en grève ce mardi.
La tragédie de Saint-Jean-de-Luz en mémoire
A quelques jours des vacances, les enseignants se sont mobilisés pour réclamer des moyens supplémentaires pour une meilleure inclusion des élèves. Dans un communiqué, le collectif des enseignants et autres personnels du collège de Clermont, demande notamment « plus de transparence dans les règles d’affectation des étudiants ainsi que dans les commissions d’affectation ». […]des ouvertures de places en IME et ITEP avec du personnel formé et en nombre suffisant pour accompagner ces étudiants, une augmentation du nombre d’AESH […]une transformation du secret médical en secret partagé afin de répondre au mieux aux besoins spécifiques d’un élève vivant une situation personnelle compliquée, une augmentation du nombre d’enseignants et une réduction des effectifs des classes pour que chaque élève puisse être accompagné sereinement ».
« Au collège, environ un quart des enfants sont soumis à des notifications », précise un enseignant. Nous avons 51% de boursiers, et l’indice de position sociale le plus bas du département (cet outil mesure la situation sociale des étudiants par rapport aux apprentissages. Plus l’indice est élevé, plus l’étudiant évolue dans un contexte familial favorable aux apprentissages, NDLR). ) et pourtant le collège de Clermont n’est pas en REP (réseau d’éducation prioritaire). Mais cela ouvrirait des ressources durables à l’établissement », déplore l’enseignant.
« Ce fait rappelle le drame du 22 février 2023, lorsqu’un professeur d’espagnol de 52 ans avait été poignardé par un élève en pleine classe, dans un lycée de Saint-Jean-de-Luz. Ce fait, qualifié de “divers”, résonne aujourd’hui dans notre collège avec une force terrible, d’autant qu’il y a trois ans, un autre collègue du collège de Clermont a été étranglé par un autre étudiant, au profil similaire”, ajoute le collectif.