Nous avons besoin d’un pilote dans l’avion à Ottawa !

Nous avons besoin d’un pilote dans l’avion à Ottawa !
Nous avons besoin d’un pilote dans l’avion à Ottawa !

Si seulement c’était juste un mauvais film. Mais non. Il n’y a plus de pilote dans l’avion à Ottawa alors que le Canada s’apprête à traverser une zone de turbulence critique.

Alors que le premier ministre Justin Trudeau s’apprêtait à éjecter sa ministre des Finances, Chrystia Freeland a elle-même déployé son parachute, le jour où elle devait présenter sa mise à jour économique, un document qui sert normalement de plan de vol au gouvernement.

On a rarement vu un tel chaos au Parlement.

Même si le Parti libéral implose, Justin Trudeau s’accroche au pouvoir. En persistant à briguer un quatrième mandat, il évite de « brûler » un autre leader qui serait battu à sa place. Mais il cantonne son parti dans une position défaitiste.

Avec un nouveau chiffre, le Parti libéral se donnerait une chance de sauver les meubles pour ne pas se retrouver avec une délégation complètement décimée. Il semblerait au moins qu’il offre un leadership renouvelé et de nouvelles idées aux électeurs.

Car Justin Trudeau, mené de 20 points dans les sondages depuis un an, n’a plus de crédibilité.

Depuis l’été, il a perdu trois sièges lors d’élections partielles – à Toronto, Montréal et Vancouver – ce qui en dit long sur le dégel qui l’attend aux prochaines élections.

Désavoué par son numéro 2, le leader libéral n’a plus l’autorité pour diriger ses propres troupes.

En minorité, le premier ministre a les mains liées dans le dos, incapable de gérer le Canada comme il se doit.

Tout l’automne, la Chambre des communes a été paralysée parce que les libéraux ont refusé de divulguer des documents liés à un fonds vert. L’opposition fait de l’obstruction, avec une « obstruction systématique » qui empêche les élus de faire avancer un quelconque projet de loi.

Au lieu de faire le travail pour lequel les Canadiens leur ont confié le pouvoir, les députés s’enlisent dans une guerre partisane. Ils pensent à leurs intérêts plutôt qu’à ceux des Canadiens.

Ce blocage a des conséquences considérables.

Entre autres, la controversée hausse de l’impôt sur les gains en capital, annoncée dans le dernier budget, n’a pu être adoptée, ce qui risque de priver Ottawa de 19 milliards sur cinq ans.

Les contribuables qui ont pris des décisions financières basées sur cette annonce – par exemple vendre un plex ou une résidence secondaire – ont de quoi être furieux, puisque la mesure échouera si le gouvernement est défait.

Un tel manque de visibilité est préjudiciable à l’économie. Une telle improvisation mine la crédibilité du Canada. Une telle confusion autour des finances publiques n’est pas appropriée pour un pays du G7.

Le Canada a besoin d’un gouvernement responsable et fonctionnel, d’autant plus que le pays fait face à d’immenses défis.

Comment soigner un système de santé en difficulté ? Résoudre les crises du logement, des sans-abri et des opioïdes ?

Quelles lignes directrices devraient encadrer l’immigration, alors que l’arrivée de Donald Trump pourrait provoquer une migration importante vers le Canada ?

Comment développer une véritable stratégie militaire qui permettra au Canada d’être mieux équipé face à la Chine et à la Russie qui gonflent le torse ?

Comment pouvons-nous accroître notre productivité en retard, afin de créer la prospérité essentielle à l’amélioration de notre qualité de vie et au financement de nos services publics ?

Comment réduire nos émissions de gaz à effet de serre pour lutter contre le changement climatique ?

Le Canada a besoin de réponses structurées à ces questions fondamentales.

Mais le plus urgent est de réfléchir à un plan de match pour négocier avec Donald Trump. Le président élu menace d’imposer des droits de douane de 25 % sur tous les produits canadiens vendus aux États-Unis.

C’est une période sérieuse. La récession est à nos portes.

Justin Trudeau a montré qu’il avait encore des réflexes aiguisés en s’invitant à dîner avec Donald Trump à Mar-a-Lago. Puis, il s’est attiré des ennuis avec des commentaires inutiles et maladroits sur la défaite de Kamala Harris, ce qui lui a valu le surnom de « crétin insupportable » par Elon Musk.

Mais le plus inquiétant est que Justin Trudeau n’a pas réussi à créer l’unité au sein du Canada pour répondre à Trump.

Et au lieu de préserver la flexibilité financière du Canada pour faire face à une guerre tarifaire, il a lancé des « astuces politiques coûteuses », selon les mots de Chrystia Freeland, qui était en désaccord avec l’abaissement temporaire des tarifs. Le TPS, effectivement une très mauvaise politique, bêtement électoraliste.

Aujourd’hui, le Canada a besoin d’un gouvernement fort. Sinon, Donald Trump s’en donnera à cœur joie, jouant sur nos faiblesses, attisant nos divisions.

C’est exactement ce qu’il fait en répétant ses moqueries sur le 51e État des États-Unis dont Justin Trudeau n’est que le « gouverneur ». Ne tombons pas dans le piège. Laissons de côté ces enfantillages et mettons-nous au travail. Que veut Trump ? Comment répondre ? Nous avons besoin d’une réponse intelligente, unie et ferme.

Les Canadiens méritent un gouvernement. Un vrai. Dans le cockpit, ils ont besoin d’un Premier ministre responsable, doté de la légitimité nécessaire pour diriger l’avion dans la bonne direction.

Les élections sont inévitables. Le plus tôt sera le mieux. Au-delà de l’avenir de Justin Trudeau, c’est l’avenir du Canada qui est en jeu.

 
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