Ce lundi 16 décembre, les élus de Saint-Brieuc ont voté à l’unanimité une consultation préalable à une déclaration d’utilité publique (DUP) qui permettra à terme de lancer ces expropriations. L’opposition a pourtant publié un communiqué il y a quelques semaines pour dénoncer un « écran de fumée » et une annonce qui n’avait rien « d’une stratégie municipale sérieuse ».
La question des multipropriétaires
L’expropriation pourra concerner neuf immeubles sur les seize jugés stratégiques par la Ville : 1, place du Puits-au-Lait ; 3, rue Fardel ; 13, place du Martray ; 18, rue Saint-Guillaume ; 21, rue Saint-Guillaume ; 12, rue Saint-Gouéno ; 1, rue Jouallan ; 3, rue Jouallan ; 5, rue Jouallan. Sur les seize, un autre immeuble a déjà été acheté, et cinq autres sont inscrits dans l’Opération de Restauration Immobilière qui permet l’expropriation.
“S’il y a des propriétaires dont le comportement n’est pas toujours irréprochable, il ne faut pas les mettre tous dans le même panier”, estime Bernard Croguennec, opposant politique. “J’ai reçu des commentaires de certains propriétaires inquiets qui craignent d’être lésés par les estimations des successions.” L’occasion pour Nicolas Nguyen, adjoint au commerce et à l’attractivité, de rappeler que la Ville espère d’abord trouver un accord à l’amiable avant de devoir passer par l’expropriation.
« Pas assez loin et pas assez vite »
Juste avant, il avait souligné le caractère stratégique d’une quinzaine de bâtiments, dont les neuf ciblés par la DUP, pour redynamiser le centre-ville. C’est pour atteindre cet objectif de réhabilitation de 3 337 m2 de logements et 1 886 m2 de commerces qu’une concession d’aménagement et un terrain ont été créés. L’investissement global de ce projet, achats et travaux compris, est estimé à 18,3 millions d’euros. Dont une participation de la Ville de 5,50 M€. “Dans cinq ans, nous aurons ces bâtiments stratégiques qui seront remis sur le marché.”
Insuffisant pour Raphaël Le Méhauté, le porte-parole de la minorité. « Le centre-ville est dans une spirale de dépression. Votre politique est bonne, mais elle ne va pas assez loin ni assez vite. Il n’aurait pas fallu construire 16 bâtiments mais 32, voire 64, pour inverser la dynamique.» Un point de vue qu’il défend depuis plusieurs années.
Mais auquel la majorité municipale n’adhère pas. « Nous sommes l’une des rares villes de cette taille à mettre en œuvre un outil aussi puissant », souligne Hervé Guihard lors du vote de la concertation préalable. “Une opération comme celle-là, on la fait une fois et puis c’est fini.”
