aïe aïe aïe ! Les diphtongues belgo-néerlandaises en voie d’extinction ?

aïe aïe aïe ! Les diphtongues belgo-néerlandaises en voie d’extinction ?
aïe aïe aïe ! Les diphtongues belgo-néerlandaises en voie d’extinction ?

Sur les chaînes de télévision flamandes, on entend de moins en moins prononcer des diphtongues. LE jele interface utilisateur et le au Sont-ils menacés de disparition ? « Les Brabant flamands ne les prononcent plus – alors d’autres les imitent – ​​pour paraître aussi cool qu’eux. »

Cependant, les présentateurs de journaux télévisés ont du mal à prononcer correctement les diphtongues. Dans de nombreux autres programmes, il semble cependant que la question ait été abandonnée. C’est en tout cas le cas de Sven De Leijer, préposé aux chambres devenu présentateur télé, qui déclare « juste » le titre de son spectacle « Je te le dis littéralement correct dit (Ed : je viens de te le dire) ». On entendait souvent son collègue Tom Waes expliquer qu’avec son nouveau partenaire, il avait enfin (enfin) trouvé la paix.

Quant à Jeroen Meus — un Cyril Lignac flamand — il adore préparer ses délicieux tartares (verser sauce). Enfin, lorsque l’animateur de talk-show James Cooke vous recommande de regarder sa nouvelle émission, il dit ceci : keèèken (et non regarder). La jeune génération n’échappe pas à cette nouveauté : l’elfe Keelin du spectacle pour enfants La veille de nuit aime offrir à ses invités un verre de jus de fruit (verser jus de fruit)et dans la version flamande des aventures animées des lapins Simon ou Bing, l’existence de la diphtongue semble totalement inconnue.

Cette transformation d’une diphtongue — qui se prononce en bougeant la mâchoire — en monophtongue est appelée monophtongue. Comme l’explique Karlien Franco, linguiste à la KU Leuven, ce phénomène récent de monophtongisation trouve sa source dans « langue intermédiaire » Le Brabant, cette langue intermédiaire, située entre le néerlandais standard et le dialecte, parlée en l’occurrence grossièrement dans la province d’Anvers et dans le Brabant flamand. Or, les chaînes médiatiques néerlandophones sont précisément implantées dans ces deux provinces, et cette variante du néerlandais flamand y est plus facilement admise dans les programmes télévisés de fiction et d’humour. C’est pourquoi cette monophtongation parvient si souvent à nos oreilles.

Et c’est contagieux. Même les Flamands qui, chez eux, parlent une langue correcte et prononcent la diphtongue, ont tendance à devenir monophoniques lorsqu’ils s’adressent aux Brabançons. Karlien Franco rit : « Je suis originaire du Limbourg. Mais vivant et travaillant dans le Brabant flamand, je succombe moi-même à cette pratique. C’est ce qu’on appelle l’accommodement : adapter son langage à son interlocuteur, pour lui montrer que l’on l’apprécie.

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Diverses études montrent qu’en Flandre, la langue brabançonne est généralement perçue comme dynamique et cool, ce qui s’explique notamment par le prestige socio-économique de cette région centrale. “Quand vous venez du fin fond d’une province reculée et que vous parlez à quelqu’un du Brabant”, ajoute Karlien Franco, “il est courant que vous oubliiez vos diphtongues, histoire de paraître aussi cool que lui”.

Ce phénomène d’adaptation se glisse dans le langage familier quotidien, ce « langue intermédiaire », ou langue intermédiaire, que près de 80 % de nos voisins du nord utilisent au quotidien. Ainsi, de nombreux Flamands disent tu ou ge au lieu de estmême si ce n’est pas habituel dans leur propre dialecte. Cependant, il n’est pas prouvé qu’il en soit de même pour la monophtongation des diphtongues.

Langue intermédiaire

“Ce n’est pas pas bis prouvé», estime Anne-Sophie Ghyselen, linguiste à l’Université de Gand. « La mesure de ce phénomène figure en bonne place dans notre programme de recherche. Nous sommes en effet convaincus que les diphtongues je, interface utilisateur et ou disparaissent bien du langue intermédiaire qui, en fait, semble elle-même standardiser et créer son propre noyau stable – y compris la monophtongation de je, interface utilisateur et ou pourrait parfaitement s’intégrer.

Si cette monophtongation se diffuse si facilement, ce n’est pas seulement en raison de la « fraîcheur » des Brabançons, mais aussi, bien souvent, parce que ces diphtongues propres au néerlandais standard sont absentes de la langue vernaculaire d’une bonne partie de la population. En Flandre occidentale, par exemple, on dira plus facilement « lié ” que ” - ».

Voici donc une graine qui tombe sur un sol fertile. N’oublions pas que la diphtongue n’existe pas depuis la nuit des - : en moyen néerlandais, on dit bien mine et non le mienet maison plutôt que maison. Au cours de l’histoire, ces phonèmes sont devenus des diphtongues, et selon toute vraisemblance, cela s’est produit simultanément en Hollande et, ironie du sort, dans le Brabant.

Pourquoi les Flamands ont tendance à ne pas saluer les étrangers

Dans les années 1930, la diphtongue a fait son entrée dans le néerlandais belge standard à travers la langue – considérée comme prestigieuse – des élites néerlandaises. « Il faut croire que cette prononciation devait faire autorité dans les années 1930 », explique Anne-Sophie Ghyselen. “À l’époque, Mien Huus avait probablement un son un peu rustique, et les Flamands tenaient à parler comme des gens « chics ». Les diphtongues de la langue standard ont donc été calquées sur la prononciation habituelle aux Pays-Bas.

Mais chaque langue évolue. Alors qu’en Flandre les gens reviennent à la monophtongue, leurs voisins aux Pays-Bas mettent de plus en plus l’accent sur la diphtongue. «C’est aussi exagéré», entend-on parfois.
« Aux Pays-Bas, on entend désormais bla bay tondre, ou même chemin au lieu de beaucoup de, et Bauem plutôt que boom. Une dérive qui nous éloigne les uns des autres », commente Anne-Sophie Ghyselen. « Il est vrai que la diphtongue est un son particulièrement instable, susceptible de fortes variations, changeant par nature. »

Langue standard

Se pourrait-il que la Flandre abandonne un jour la diphtongue ? Anne-Sophie Ghyselen n’y croit pas, « ne serait-ce que parce que la langue écrite a un effet conservateur ».

C’est également l’avis de Geertje Slangen, conseiller linguistique à la VRT. Elle constate en effet que les personnes qui rejoignent la chaîne publique pratiquent plus qu’avant la monophtongation. « C’est de plus en plus souvent un point d’attention sur lequel il faut travailler, mais c’est aussi un problème facile à résoudre rapidement, et que ces gens s’accrocher à corriger. Les jeunes attachent une grande importance à la maîtrise de la diphtongue et du néerlandais standard en général : c’est quelque chose qui a encore de la valeur à leurs yeux. Et cela se voit aussi chez Jeroen Meus et Tom Waes : lorsqu’ils s’expriment hors caméra, ils ne manquent jamais de faire un effort – ce dont je ne peux que me réjouir. »

Non pas qu’une sonorité régionale soit à jamais bannie de notre langue raffinée. “Aux Pays-Bas ou au Royaume-Uni, cela ne pose pas de problème non plus”, déclare Geertje Slangen. « Mais je trouverais dommage que la diphtongue disparaisse. À mes yeux, la monophthongisation ne rend pas la langue plus belle, elle la rend seulement plus bâclée. Cela nuit au contenu. »

Conclusion : il faut reconnaître une certaine valeur à la diphtongue. Mais le langage correspondant pourrait bien s’appeler demain « ABT » – par exemple Interlangue civilisée générale. Il faudra attendre ce que disent les études sociologiques pour savoir si c’est effectivement le cas.

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