l’ex-chef d’entreprise devenu cambrioleur finit en prison

l’ex-chef d’entreprise devenu cambrioleur finit en prison
l’ex-chef d’entreprise devenu cambrioleur finit en prison

l’essentiel
Un ancien entrepreneur du bâtiment du secteur Valence-d’Agen, tombé dans la précarité et la drogue, justifie deux cambriolages par son besoin de manger. Déjà condamné à neuf reprises, le trentenaire a été condamné à 18 mois de prison ferme devant le tribunal judiciaire de Montauban, vendredi 6 décembre 2024.

Cela faisait “presque deux jours que je n’avais rien mangé”, explique Thomas B., 33 ans, originaire de Donzac, à la barre du tribunal judiciaire de MontaubanVendredi.

Grand et élancé, avec une queue de cheveux attachée sur le dessus de la tête et une barbe fournie, cet ancien chef d’entreprise de BTP comparaît pour deux cambriolages commis à Golfech et Goudourville. Un passage à l’action qu’il justifie par la précarité dans laquelle il se trouve. Déjà reconnu coupable de cambriolage, Thomas B. risque également des poursuites pour conduite sans permis en tant que récidiviste.

Ancien patron d’une entreprise de BTP fondée avec son père, cet ancien plâtrier a vu sa vie basculer lorsqu’il est tombé dans la drogue, il y a un peu plus de quatre ans. Depuis sa condamnation en 2020 dans une affaire de trafic de drogue, il semble incapable de retrouver ses marques. A l’époque, il avait été condamné à douze mois de prison pour avoir prêté son véhicule à un trafiquant.

Arrêté sous le drapeau

Le 2 décembre, vers 14h40, une habitante de Golfech appelle la police : elle vient de surprendre un homme sortant de la maison de son fils et s’enfuyant au volant d’une camionnette. Quelques heures plus tard, l’individu est localisé chez un ami à Valence-d’Agen, en train de décharger les objets volés. Placé en garde à vue, Thomas B. a rapidement reconnu les faits et reconnu être également l’auteur d’un autre cambriolage à Goudourville.

“Je m’excuse auprès des victimes”, a-t-il déclaré aux juges, assurant que la faim était sa seule motivation. Le tribunal s’interroge. « Il y a aussi des dégradations importantes chez ces individus », constate le président.

-C’est vrai», concède le prévenu. Le magistrat poursuit : « Il n’y avait pas d’autres possibilités pour vous nourrir ?

— Trois jours auparavant, j’étais allé chez ma mère à Lamagistère. Je lui ai demandé si je pouvais me préparer un sandwich. Elle m’a répondu : “Tu peux aller te gratter”, explique Thomas B., affirmant qu’il avait déjà dépensé son RSA.

A la barre, les victimes s’indignent. « Moi aussi, je vis au RSA. Chaque jour, je fais attention à respecter mon budget, mais je n’ai jamais volé de ma vie pour manger», raconte un Golféchois braqué.

« Il existe des associations pour aider les personnes dans le besoin. Ce n’est pas une raison pour tout casser », renchérit un retraité de Goudourville, interpellant directement le prévenu : « Quand on a faim, la première chose à faire est de chercher du travail. »

Le parquet nécessite 25 mois

Avec neuf condamnations à son casier judiciaire et des convocations ignorées devant le juge qui a prononcé la peine, Thomas B. n’inspire guère de clémence au vice-procureur. Jeanne Regagnon réclame vingt mois de prison avec maintien en détention, ainsi que la révocation de cinq mois de mise à l’épreuve. Une peine totale de vingt-cinq mois.

« Celui qui l’avait attaqué lorsqu’il était enfant est décédé récemment. Cela a réveillé de vieilles blessures», fait valoir son avocate, Me Valérie Durand, rappelant que son client a facilité l’enquête.

Le tribunal a été légèrement moins sévère que le parquet : Thomas B. a été condamné à quinze mois de prison, auxquels s’ajoutent trois mois de peines avec sursis révoquées. Au total, dix-huit mois de prison, qu’il doit purger immédiatement.

 
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