Marseille. Au procès rue d’Aubagne, toutes les défenses plaident l’acquittement

Marseille. Au procès rue d’Aubagne, toutes les défenses plaident l’acquittement
Marseille. Au procès rue d’Aubagne, toutes les défenses plaident l’acquittement

Lundi et mardi au tribunal correctionnel de Marseille, les défenses des principaux prévenus ont toutes plaidé pour l’acquittement dans le procès des effondrements mortels de la rue d’Aubagne. Un drame qui a fait huit morts âgés de 30 à 58 ans le 5 novembre 2018.

“Le tribunal n’est pas une tribune, il n’est pas saisi d’un logement indigne”, a commencé à expliquer Me Christophe Bass, l’avocat du syndic du 65 rue d’Aubagne, qui s’est effondré le 5 novembre 2018 tuant huit personnes. Pour lui, le cabinet Liautard “a fait son travail même si ses propositions ont été rejetées par les copropriétaires”.

Sanction la plus lourde pour le propriétaire

Mais pour Me Pierre Ceccaldi, c’est une « hérésie » d’avoir poursuivi les copropriétaires du 65 rue d’Aubagne qui n’avaient pas été poursuivis lors de l’enquête mais étaient convoqués au tribunal par des parties civiles. Pour l’avocat, il s’agissait d’un « procès d’intention » sur une prétendue « cupidité » de son client, Xavier Cachard, propriétaire, avocat du syndic et également à l’époque élu régional. Il n’a certes pas “exprimé ses sentiments” durant les sept semaines d’audience mais c’était par “pudeur”, s’est défendu Me Ceccaldi, estimant qu’il n’y avait “rien” pour le condamner.

Le procureur a exigé Xavier Cachard la peine la plus lourde : cinq ans de prison dont trois ferme, estimant que les copropriétaires étaient « conscients des problèmes structurels » mais qu’ils avaient « joué pour gagner du - » pour « passer le plus tard et le moins possible » ».

Dernière soutenance ce mercredi

Concernant l’architecte Richard Carta, qui avait expertisé l’édifice moins de trois semaines avant son effondrement, un acquittement a également été demandé par ses avocats qui ont confié que la peine requise (trois ans dont deux ans de prison) « sidérait ».

Me Cyril Gosset s’est étonné que son client soit poursuivi et non l’autre expert, Reynald Filipputti, qui avait bénéficié d’un non-lieu “alors qu’il connaissait l’immeuble depuis quatre ans”. Son autre avocat parisien, Me Cyrille Charbonneau, a insisté : le rôle de l’expert judiciaire n’est pas de mettre fin à la dangerosité d’un immeuble mais à l’imminence d’un danger. Certes, il n’a pas proposé d’évacuer tous les locataires mais dans tous les cas, c’est la mairie qui décide.

Mercredi, jour de clôture du procès, la défense de Julien Ruas doit plaider. Ce dernier était, à l’époque, adjoint en charge de ces questions du maire Jean-Claude Gaudin, décédé en mai et dont l’ombre planait sur les débats. La décision du tribunal correctionnel sera ensuite délibérée en 2025.

 
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