Non, la boucherie du Greffe ne va pas fermer (mais elle a besoin des Montalbanais)

Non, la boucherie du Greffe ne va pas fermer (mais elle a besoin des Montalbanais)
Non, la boucherie du Greffe ne va pas fermer (mais elle a besoin des Montalbanais)

l’essentiel
L’un des rares bouchers du cœur de Montauban lance un appel pour défendre le commerce local. Et les Fauré comptent bien s’accrocher.

La rumeur se répand suite à l’appel à l’aide qu’un client inquiet a partagé sur Facebook. Alors non, la boucherie du Registre ne va pas fermer. Même si, dans les faits, les dirigeants ne cachent pas leurs difficultés. « C’est une publication fondamentalement bienveillante mais qui constitue une arme à double tranchant pour le commerce. Depuis, nous observons une certaine remontée chez certains clients mais d’autres ne viennent plus en pensant que nous avons fermé ou que nous sommes sur le point de fermer. Tout en nous accrochant aux fondamentaux de notre métier : choix, qualité et proximité avec les éleveurs », explique Lucien Fauré.

Pour quelqu’un qui avait un commerce qui marchait bien à Rabastens avant de reprendre, il y a 18 mois, ce commerce au centre d’une commune de 62 000 habitants, le coup est un peu dur à encaisser. « On s’est remis en question, en se demandant si nous étions le problème. Mais vendredi et samedi, nous avons du monde. Les jours très calmes sont le mardi, le mercredi et le jeudi. Beaucoup de nos clients nous parlent des difficultés de stationnement et du fait qu’ils doivent tout payer. Sauf le samedi car c’est gratuit l’après-midi, il faudrait revoir le plan de stationnement : il faudrait plus de places en bleu pour bénéficier de plus de flux en semaine et ainsi encourager la consommation en ville. L’artisanat, et il y a de très belles boutiques à Montauban, font le cœur de la ville. Et les prix n’y sont pas forcément plus chers qu’en grande surface», observe le couple Fauré.

“Nous ne sommes pas là pour saigner les éleveurs”

La situation économique, la paupérisation, l’avènement des zones commerciales et les clients qui veulent se garer dans les magasins : on le sait, tout cela ne plaide pas en faveur du commerce de proximité. « Nos coûts fixes et ceux des matières premières ont augmenté mais nous ne pouvons pas répercuter cette augmentation sur les prix, sinon cela inciterait les clients à aller dans les supermarchés, où nous faisons baisser les prix. Mais nous respectons les éleveurs et nous souhaitons qu’ils soient rémunérés. Quand je vois une côte de bœuf à 13 € le kilo mais comment est-ce possible ? Chez nous, il y a une démarche derrière cela : nous ne sommes pas là pour saigner les éleveurs », affirme Lucien Fauré, qui s’approvisionne à la Maison Jucla, à Saint-Gaudens. Garanti « made in » Comminges et Pyrénées.

« Même avec 15 €, on peut se faire plaisir chez le boucher. L’enjeu est aussi d’éduquer nos enfants à une alimentation de qualité », estime Mme Fauré. Un débat est plus que jamais d’actualité. La commerçante tient donc à préciser qu’avec son mari, elle ne travaille que « des demi-heures ». Il faut comprendre : des demi-vaches. On ne trouvera donc jamais 50 joues de bœuf ni autant d’entrecôtes et de bavettes dans une même journée puisque les Fauré travaillent directement. Le mieux est donc de commander*.

« On s’accroche, on reste motivé et honnêtement, je m’éclate à travailler avec ma femme. D’autant que cet endroit, tout proche de la place Nationale, est très sympa», sourit le boucher qui, à la rentrée de janvier, ouvrira le lundi et entre midi et deux toute la semaine. « Nous y avons mis tout notre cœur. Nous avons investi nos économies, le but est d’y rester. Nous reconnaissons nos clients, ils nous font confiance : c’est un métier tellement vivant. »

*6 rue du Greffe. Contact: [email protected] ou 05 63 68 20 66.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV un rendez-vous qui pose question
NEXT In Finistère, the Bienvenue à la ferme Christmas markets