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Editorial Courrier de l’Eure
Publié le
11 décembre 2024 à 17h16
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Mercredi 4 décembre 2024 au soir, les maires de Thénouville et des Monts du Roumois (Eure) ont convié les habitants des deux communes concernées à une réunion publique dans la salle polyvalente de Berville. Les responsables de la sous-préfecture de Bernay, du département de l’Eure et Réseau SNCF est venu présenter le projet de fermeture du passage à niveau no. 20 aux habitants. Une cinquantaine de personnes étaient présentes pour s’informer et apporter leur point de vue, souvent critique, sur cette décision.
Six écoliers sont morts à Millas en 2017
Thierry Auger-Gautier, chef de projet à la SNCF, accompagné de Bertrand Renaudon, secrétaire général de la sous-préfecture de Bernay, a expliqué l’historique de la décision de fermeture du PN20. « Tout a commencé à terrible accident de Miles (Pyrénées-Orientales) en 2017, où un bus scolaire est entré en collision avec un TER, tuant six enfants et en blessant 17 autres. »
Suite à ce drame, un diagnostic de sécurité a été réalisé en 2018, mettant en avant le caractère dangereux des passages à niveau 17 et 19 de la ligne Serquigny-Oissel, dont les travaux d’aménagement sont actuellement en cours. Sur la même ligne, Le PN20, également dangereux, ne permet aucun développement. La piste est courbe et les virages adjacents ne peuvent pas être supprimés. Les bus scolaires empruntant l’itinéraire ont besoin de trop de - pour franchir l’obstacle en cas d’arrivée d’un train. « Un test réel a été réalisé avec un autobus scolaire le 17 janvier 2023, confirmant les hypothèses de des risques importants », indique Bertrand Renaudon.
Une déviation décidée
Après des réunions de concertation avec les élus des Monts-du-Roumois et de Thénouville, la sous-préfecture de Bernay, la région Normandie, la SNCF, les propriétaires de parcelles agricoles et les exploitants, le projet de suppression du PN 20 est validé le 12 mars 2024. En avril, après avis favorables des conseils municipaux de Thénouville et des Monts du Roumois, la suppression du PN20 et la création d’une route entre la RD 83 et la RD 88 est acté, avec un virage à gauche au carrefour des deux routes et l’aménagement de la RD88. Une voie douce, passant sous la voie ferrée, sera créée, ainsi que l’aménagement de la route rurale longeant cette voie.
Des habitants très mécontents
Mais cette décision est loin d’être accepté par tous. Les habitants du hameau de Basville, dans les Monts-du-Roumois, protestent contre la décision qui conduirait les piétons et cyclistes à emprunter la D88, une route dangereuse, pour se rendre à l’arrêt de bus. Les habitants du hameau des Froids Vents à Thénouville sont extrêmement mécontent. Ils ne se sont pas rendus à la réunion, préférant demander à l’un des leurs, Jean-Marie Guenier, de les représenter : « La ville sera coupée en deux ! » s’exclame-t-il. Certains refusent franchement la décision, comme cet habitant de Vallots à Thénouville : « Nous n’en voulons pas ! Il n’y a jamais eu d’accident au PN20 et les trajets seraient bien plus longs. »
Philippe Fournier-Montgieux, sous-préfet de Bernay, a clôturé la séance en déclarant : « Si le principe de suppression du PN20 est retenu, des améliorations sont toujours possibles et nous sommes tous là pour vous écouter. L’objectif est d’amener tout le monde à adhérer à la démarche, à travers des réunions ou l’enquête publique qui aura lieu en 2025. »
Sur les 15 000 passages à niveau existants en France, une trentaine seulement seront supprimés en 2025, dont six en Normandie.
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