Un retour à la normale se dessine en Guyane, après plus d’un mois et demi de sécheresse intense marquée par des difficultés d’approvisionnement pour les communes situées sur les fleuves Oyapock et Maroni. Toujours en vigueur, le plan eau ORSEC lancé le 28 octobre, devrait être allégé dans les prochaines semaines.
Le retour des pluies en Guyane est synonyme du retour de la navigation sur l’Oyapock et une partie des fleuves Maroni. Une amélioration se dessine après un mois et demi de sécheresse intense dans notre département.
A l’issue de la réunion hebdomadaire de suivi de crise organisée par la préfecture avec les maires, le président de la CTG et les parlementaires, les autorités ont fait le point, mercredi 10 décembre, sur le plan eau ORSEC.
« Nous avons des précipitations correctes et conformes à ce que nous connaissons habituellement, ce qui se traduit par une amélioration de la situation sur l’Oyapock, explique Jérôme Millet, sous-préfet et directeur de cabinet du préfet de Guyane. Sur le Maroni, l’amélioration est moins prononcée.»
Le plan eau ORSEC a été lancé le 28 octobre par la préfecture. Face au faible niveau des rivières, de nombreuses communautés étaient devenues inaccessibles en canot. Pour assurer la continuité de l’approvisionnement en biens essentiels, les services de l’État ont organisé des ponts aériens.
Suite au retour à la normale sur l’Oyapock, des réajustements sont prévus. “Le préfet a annoncé que nous mettrions fin aux transports aériens organisés par les FAG, Forces Armées Guyanaises, au profit d’Oyapock en fin de semaine, une fois le stock de denrées alimentaires écoulé”, explique Jérôme Millet, sous-préfet et directeur de cabinet du préfet de Guyane.
En revanche, le transport de fret et de denrées alimentaires par voie aérienne par les FAG, les Forces armées guyanaises, reste en vigueur sur le Maroni.
Le préfet a prolongé la réquisition de moyens hélicoptères civils au profit d’EDF pour transporter du carburant pour les centrales de Maripasoula et Papaïchton.
Jérôme Millet, directeur de cabinet du préfet
Les autorités surveillent également de près la sécurité des transports scolaires en canoë. Ces dernières semaines, le trajet a été souvent chaotique pour les élèves des écoles de Loca qui se rendaient à l’école à Papaïchton via le Maroni.
“Nous continuons à surveiller les débits, celui de l’Oyapock a fortement augmenté, et la navigation est à nouveau possible, mais celui du Maroni continue d’être insuffisant sur une partie du fleuve”adds Jérôme Millet.
La situation s’est améliorée dans le secteur Saint-Laurent du Maroni au Grand Santi. “En revanche, la navigation et le transport de marchandises lourdes restent compliqués entre Grand Santi et Maripasoula et au-delà”, précise le directeur de cabinet du préfet.
Pour l’avenir, un peu d’optimisme gagne les autorités. « Nous suivons les prévisions météorologiques, et nous espérons que d’ici une semaine, la situation se sera encore améliorée sur le Maroni »adds Jérôme Millet.
Après la gestion de cette « crise de sécheresse », il sera - de faire le point. “Il conviendra sûrement d’anticiper certains éléments dans le futur pour éviter que la population ne soit confrontée à trop de difficultés, notamment en matière de fret alimentaire”, reconnaît Jérôme Millet.
Dès les premières semaines de sécheresse, de nombreux habitants de Maripasoula et Papaïchton ont dénoncé un manque d’anticipation de la part des services de l’État quant à l’approvisionnement de ces communes.