Par
Editorial Fougères
Publié le
10 décembre 2024 à 19h15
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Le parquet de Rennes a requis, ce lundi 9 décembre, un an de prison ferme pour un agriculteur du Pays de Fougères (Ille-et-Vilaine) qui avait une nouvelle fois infligé « maltraitance » à son bétail.
Signalé par la mairie de sa commune
Bernard* avait en effet déjà été condamné à six mois de prison, en son absence, le 27 novembre 2018, pour avoir exploité une « installation non conforme » entre 2016 et 2018, ayant donné lieu à une « installation non conforme ». pollution » eaux souterraines.
La même année, il reçoit également un « appel à la justice » pour avoir privé de ses animaux d’eau et de nourriture.
En novembre 2021, le tribunal de Rennes donne suite : il continue d’exercer sa profession « malgré une interdiction ». Pour cela, il a été condamné à deux mois de prison, une décision « extrêmement rare », de l’aveu même du procureur.
Un mois plus tôt, le tribunal de commerce de Rennes avait également ordonné « la liquidation » de son Exploitation agricole à responsabilité limitée (EARL) : officiellement, elle n’avait donc plus d’activité déclarée… et a également été jugée, ce lundi 9 décembre 2024, pour des faits de « travaux dissimulés ».
Le 13 septembre 2023, le services vétérinaires de la Direction départementale de la protection des populations (DDPP) avait en effet dû une nouvelle fois se déplacer dans sa ferme « de taille modeste » : les deux inspecteurs avaient reçu « un rapport » de la mairie.
Ce quadragénaire continuait d’infliger des « maltraitances » à ses animaux qui se trouvaient « dans un état état déplorable« .
En août 2023, la municipalité constatait également une « pollution » et « la prolifération d’essaims de mouches »…
« Dans un état de maigreur importante »
Sur place, les agents de la DDPP ont découvert « treize génisses » âgées de 1 à 13 mois à « mauvais état » : trois bovins de plus de 7 mois étaient en effet entassés dans des « chenils individuels inadaptés ».
Deux veaux d’un mois ont été placés « ensemble » dans la même « niche inadaptée » et obligés de s’allonger « en diagonale ».
Deux génisses étaient attachées et, comme les autres animaux, « privé de nourriture et d’eau», a détaillé le président du tribunal correctionnel de Rennes, en l’absence du principal concerné.
La litière des animaux n’était « pas entretenue ». Mais l’agriculteur a de son côté estimé que c’était « faux » : il y avait de la « paille » et « c’est nettoyé », a-t-il certifié lors de l’enquête.
Un vétérinaire a de son côté conclu que le poids du bétail – « dans un état de maigreur importante » – était « divisé par deux » par rapport à celui d’un bétail moyen de même âge, race et catégorie.
Mais « ils avaient du foin et des flotteurs donc ça suffit », a déclaré l’agriculteur lors de son audition… Les inspecteurs ont néanmoins dû le « convoquer » pour « nourrir immédiatement » les animaux ; ils ont alors constaté que son « respect des dosages » était « très approximatif » et qu’il utilisait des « ustensiles sales ».
D’autres faits susceptibles de donner lieu à amendes avait également été pointé du doigt : l’éleveur n’avait pas « tenu pas d’inscription » et n’a pas retracé le « soins vétérinaires » qu’auraient pu avoir ses animaux.
Il a également expliqué avoir lui-même « administré un antibiotique » à un bovin souffrant de « problèmes pulmonaires ».
« Il est totalement incapable de gérer un élevage de bétail »
Dans ces conditions, le 3 octobre 2023, le enlèvement de treize animaux avait été ordonnée par les inspecteurs de la DDPP.
Mais l’éleveur avait écrit au procureur de la République de Rennes pour obtenir leur « restitution »… Deux semaines plus tard, le procureur de la République de Rennes préférait opter pour un « transfert des animaux à titre onéreux » à un tiers.
Le bétail fut donc confié auŒuvrer en faveur des animaux d’abattoir (Oaba), mais « six génisses » étaient mortes à cause de leur « cachexie (NDLR : perturbations importantes du métabolisme ». Au final, seules six autres ont pu être sauvées. Elles ont été soignées et vendues à un abattoir…
Les animaux étaient « tellement mal nourris » qu’ils avaient « épuisé leurs réserves de graisse et de muscles » et avaient donc « atteint un point de non-retour très, très important », a expliqué l’avocat d’Oaba.
Me Virginie Guilotel-Pacheu a donc demandé au tribunal que tout « cela ne se reproduise pas » en ordonnant « une interdiction permanente pour garder des animaux » et que le bétail qu’il gardait soit également « confisqué ».
Elle avait également estimé les « frais de garde » que Oaba a dû engager dans cette affaire à « 7 900 € ».
On n’a jamais eu affaire, dans le département, à un agriculteur aussi déterminé à provoquer les services vétérinaires, la préfecture, tous ceux qui tentent de lui expliquer qu’il est totalement incapable de gérer un élevage de bovins.
Il a donc fallu un an au prévenu pour « faire le point sur la situation improbable dans laquelle il nous a placé compte tenu de la durée de ses manquements et du nombre d’avertissements déjà émis ».
Il a également requis une interdiction définitive de détenir un animal et d’exercer l’activité d’éleveur, ainsi que des amendes de 900 € et 450 €. Le tribunal statuera dans un mois et demi.
*Prénom modifié
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