l’essentiel
Les fêtes de fin d’année sont souvent l’occasion de découvrir de nouveaux artisans proposant leurs créations, souvent surprenantes et originales. C’est le cas d’Alexandre Follain installé pour le mois de décembre rue Sainte-Catherine, « l’artisan de la 2e vie » selon ses mots. Et il a raison.
Une nouvelle boutique vient d’ouvrir pour les fêtes de fin d’année sur la rue Sainte-Catherine. Ici, pas de grande marque, mais des créations installées en vitrine qui attirent le regard.
Ce sont les créations et transformations d’objets vintage d’Alexandre Follain, qui se définit comme un « artisan de la 2ème vie des objets ». Graphiste et dans l’animation depuis 20 ans à Paris, il retourne sur ses terres natales, où il est né il y a 45 ans. « J’ai toujours été passionné par la création et la récupération d’objets vintage que je restaure et réutilise. » Et il semble avoir repris cette phrase d’Isidore Ducasse, « Belle comme la rencontre fortuite sur une table de dissection d’une machine à coudre et d’un parapluie ».
Mais ici, la table de dissection est remplacée par son atelier, la machine à coudre est déjà là, ou plutôt ses pieds et son plateau, et le parapluie par une machine à écrire. “C’est une table, un bureau que j’ai créé à partir d’une vieille machine à coudre. qui m’a été offert (vous pouvez voir l’avant et l’après de ce travail sur le site d’Alexandre. La planche était trop endommagée pour être récupérée. Et comme j’ai aussi travaillé deux ans dans une verrerie, j’ai appris à travailler le verre, j’ai j’ai décidé d’y mettre un plateau en verre, comme au fond des tiroirs, des plaques de verre sur lesquelles j’ai pu imprimer un motif. Le verre est également très présent dans ses restaurations et ses créations.
Et la machine à écrire dans tout ça. « J’aime ces vieilles machines manuelles. Souvent, lorsque les enfants viennent au magasin avec leurs parents, ils sont intrigués par cette machine à écrire, surtout s’ils n’en ont pas à la maison. Je leur dis alors que c’est l’un des ancêtres des ordinateurs. L’effet est garanti. Il suffit d’une lampe vintage, et ces objets trouvent une seconde vie, dans un nouvel écrin, avec un nouvel usage, ou pas.
Jouets et legos des années 80
« Ce sont des objets, des meubles, de la verrerie art déco, une période que j’adore, que je retrouve dans les vide-greniers, chez les particuliers, dans les déchetteries ou encore dans les déchetteries et même dans la rue, au milieu des « objets encombrants ». Ce sont des meubles et des objets qui méritent une seconde vie. On jette trop quand il suffit d’un peu d’imagination et de dextérité, et surtout d’envie de récupérer ces meubles et objets.
Avec ses objets recyclés, il découpe, assemble et redynamise les lampes qu’il restaure. « Le bois, le verre, l’électricité, la peinture, ça va, je suis bon dans ce domaine. J’aimerais apprendre le travail du métal, comment réaliser la bonne soudure pour différents métaux. Cela me donnerait plus de latitude dans mon travail ».
Et ce qu’il aime et collectionne par-dessus tout, ce sont ses souvenirs de jeunesse. « Des Legos, des petits jouets qu’on pouvait trouver dans les lessives Bonux ou Nesquick. Les bandes dessinées aussi. Elle propose également toute une série de magazines Métal Hurlant sous blister. “Tous les grands ont réalisé des planches pour Métal Hurlant, Druillet, Moebius… C’est toute la jeunesse qui est présente là-dedans.” Dans la pièce, une table basse dont le dessus est un dessin pixel art réalisé en Lego et enfermé sous une plaque de verre.
Alexandre n’a pas oublié son travail de graphiste, et de nombreuses créations sont proposées à la vente. « J’ai longtemps travaillé derrière un écran d’ordinateur, sur des sites Internet, sur des webséries, dont Zozo, qui a eu un certain succès et a été primé…, beaucoup de travail en intérieur. Mais il me manquait quelque chose d’important : le contact avec la matière, mais aussi avec les gens ».
Si pour l’instant Alexandre Follain ne vit pas exclusivement de son travail, il est plein d’espoir pour l’avenir. « Pour l’instant, il faut aussi penser à gagner sa vie en dehors de mes créations. Je travaille beaucoup en intérim, ce qui me laisse le - d’être dans mon atelier ou d’aller dans des vide-greniers. Mais ces missions me permettent aussi de rencontrer beaucoup de personnes intéressantes. Il y a toujours quelque chose à apprendre des autres. A terme, je rêve d’ouvrir ma boutique, ma brocante. Nous verrons cela dans quelques années.
En attendant, vous pourrez découvrir son travail tout au long du mois de décembre, dans sa boutique de la rue Sainte-Catherine, ouverte tous les jours jusqu’au 31 décembre.