Les enfants sont accros aux jeux de société, aux puzzles et même aux Lego. Le phénomène ne cesse de croître, au point que les enfants disposent de leur propre rayon dans les magasins spécialisés et même de leur propre catalogue de Noël.
Au JouéClub de Confluence, les kidults sont rois dès qu’ils franchissent la porte d’entrée. Dans la nouvelle version du magasin, inaugurée début novembre au dernier étage du centre commercial et de loisirs situé dans le 2e arrondissement de Lyon, un grand espace est consacré à ces adultes qui ont gardé leur âme d’enfant. “C’est la volonté de la marque de mettre en avant cette section à l’entrée pour plaire aux clients. Tout le monde sait que JouéClub offre tout ce qu’il faut pour plaire aux enfants, désormais nous avons aussi tout ce qu’il faut pour les adultes», explique David Agnesetti-Gillot, qui a bien identifié ces nouveaux clients. “Ce sont des parents, mais ce sont aussi et surtout des enfants qui ont grandi», précise le gérant du magasin.
Car la particularité des kidultes, par rapport aux enfants, est d’avoir un réel pouvoir d’achat et de l’utiliser pour acheter des jeux et jouets pour leur propre consommation. D’autant que le prix moyen d’un jouet est de 13 euros, contre 20 euros pour un jeu pour adultes. Si le secteur a enregistré une baisse de 5,2% en 2023 avant de se stabiliser en 2024, le marché kidult représente désormais près de 30% des ventes totales de jouets en France, devenant une véritable locomotive. “Il n’est plus nécessaire d’être parents pour venir dans un magasin de jouets», observe David Agnesetti-Gillot.
Si le profil type du kidulte est difficile à définir, nombreux sont ceux qui le sont »des quadragénaires qui ont regardé Grendizer, Captain Flam, Dragon Ball, Les Chevaliers du Zodiaque. Ils viennent par exemple chercher des figurines, des accessoires, et tous produits dérivés de différentes licences.», analyse le directeur du JouéClub Confluence, avouant au passage qu’il est aussi un grand fan de Star Wars ayant déjà craqué pour les sabres laser.
Il y a aussi des enfants qui sont attirés par les jeux de société. “Papa, maman, papi et mamie jouent au Monopoly, c’est fini ! Nous avons toujours ce modèle, mais nous avons aussi des jeux plus subversifs auxquels nous ne jouons qu’entre adultes.», poursuit le gérant, citant notamment Blanc Manger Coco et Limite Limite. “Sans aller aussi loin, il existe aussi des jeux simples, faciles et efficaces, comme Suite infernale qui va très bien fonctionner cette année, ou Trio, qui a été As d’Or à Cannes, un jeu très simple avec des chiffres et un visuel très moderne. identités«Parmi les jeux très populaires ces dernières années, on retrouve également 7 Wonders, Citadelles, Les Aventuriers du Rail ou Pandémie, ainsi que les traditionnels escape game et autres énigmes qui ont également le vent en poupe.»Tous ces produits sont des choses dont on ne peut plus se passer aujourd’hui.», assure David Agnesetti-Gillot, pour qui «le phénomène s’était fait sentir avant la période COVID« . “Elle s’est généralisée ces derniers -, peut-être parce qu’en effet, les gens étaient plus chez eux, ils prenaient alors le - de revoir leurs amis, peut-être aussi repensaient à leur enfance et retournaient dans ces lieux. univers qui les faisait rêver quand ils étaient petits« .
La marque Lego surfe sur la tendance en élargissant régulièrement sa gamme adulte qui se distingue par son packaging noir. L’offre est diversifiée selon des intérêts tels que les voyages, le cinéma, l’art. Certains produits peuvent coûter jusqu’à 300 euros, dont une représentation de Gotham City, issue de l’univers Batman, ou la chouette Hedwige, icône de la saga Harry Potter.
D’autres univers attirent particulièrement les kidultes, celui du manga ou du rétro-gaming qui pourrait être la star de Noël, tandis que de nombreux quadragénaires n’hésitent pas à ressortir leur vieille Game Boy. “On retrouve de plus en plus de consoles de jeux anciennes. À la fin de l’année, Atari sort une console avec 120 jeux à l’intérieur. On va trouver des petites bornes d’arcade pour jouer seul chez soi pour pas très cher», indique celui qui est à la tête d’un magasin dont la surface de vente est estimée à 1100 m².
Avec un panier moyen de 60 à 80 euros pendant la période de Noël, JouéClub mise sur cette période de l’année pour séduire petits et grands. “A Noël, il y a de plus en plus de jeunes couples qui souhaitent s’offrir un cadeau, une femme qui viendra offrir un Lego Star Wars à son mari, ou à l’inverse, le mari qui offrira un bouquet de roses Lego pour sa femme.», souligne David Agnesetti-Gillot, avant de conclure : «Noël s’adresse de plus en plus aux petits et aux grands« .
FL