En 2023, le taux de surendettement des ménages de Seine-et-Marne avaient augmenté de 15 %. A écouter Marc Jacob, directeur de la Banque de France de Seine-et-Marne, ce sera encore le cas cette année : «Nous sommes en hausse depuis 2021, mais cette hausse fait suite à une baisse continue au cours des dix années précédentes. Du côté des entreprises, il y a un rattrapage un peu mécanique par rapport au Covid. L’inflation a également eu des effets négatifs qui se sont traduits par une baisse du pouvoir d’achat de certains individus. Les ménages ont également souffert de la hausse des taux d’intérêt, notamment sur les crédits à la consommation. L’augmentation des incidents de paiement n’est donc pas surprenante».
« Le danger, ce sont les excès de crédits »
Selon Marc Jacob, cette situation trouve son origine dans 1996 et la loi sur le surendettement qui a abouti à «un volume de fichiers quasiment incompressible», principalement en raison de accidents de la vie (divorce, chômage ou maladie), mais aussi aux pièges tendus par «publicités et crédit facile».
Mais pour le directeur de la succursale Seine-et-Marnaise de la Banque de France, le crédit à la consommation n’est pas forcément un problème : «S’il n’y en avait pas, nous ne vendrions pas beaucoup de voitures, par exemple. Le danger, ce sont les crédits excessifs. Lorsque les gens demandent des prêts qui dépassent leur capacité de remboursement, ils se retrouvent en difficulté et viennent malheureusement nous voir.».
“C’est important que les gens puissent échanger”
D’où la mise en place du système préventif Éducatif (éducation financière) destinée à populations vulnérables et les très petites entreprises.“Nous les abordons par l’intermédiaire d’assistantes sociales ou d’associations. Nous travaillons également avec des missions locales auprès des jeunes en difficulté. Nous menons également des actions auprès de l’Éducation Nationale, en intervenant dans les écoles. Nous sommes intervenus dans le cadre du Service National Universel (SNU) à Sourdun», précise Marc Jacob.
Le Conseil départemental de l’inclusion financière (CDIF) est un autre outil de la Banque de France. Marc Jacob préside cette instance. “Il rassemble tous les acteurs liés à inclusion financièremais cela peut aussi concerner le microcrédit, l’électronique ou les démarches en ligne. Nous discutons également de fraude bancaire et un certain nombre de données statistiques collectées par l’Observatoire de l’inclusion financière (OIF) que nous gérons. Il est important que les gens puissent échanger et coopérer pour résoudre leurs problèmes de manière plus concrète.”, underlines the director of the Banque de France de Seine-et-Marne.