« Pour faire face à la dépossession des Corses, il ne faut plus attendre ! Le statut de résident est la seule protection contre la spéculation immobilière : c’est le message qu’ont voulu délivrer les indépendantistes de Nazione ce samedi 7 décembre. Plusieurs militants de la structure se sont réunis à ce titre à Erbalonga, sur la marine de la commune de Brando.
L’objectif de la mobilisation ? Dénoncer (une nouvelle fois, comme en novembre dernier à Ajaccio) la flambée des prix de l’immobilier en Corse. Un phénomène auquel le parti estime participer »chaque jour un peu plus à la marginalisation des Corses dans leur propre pays.»
Jusqu’à 9 000 € par mètre carré
Le lieu choisi pour cette nouvelle action de terrain n’est pas le fruit du hasard : un bâtiment à la façade jaune pâle, situé à quelques pas du port de plaisance de cette station balnéaire du Cap Corse. Selon les indépendantistes, celle-ci aurait été acquise durant l’été.par une SCI basée à Paris.“
Selon Petr’Antò͘ Tomasi, la transaction, réalisée avec «un ancien propriétaire déjà étranger en Corse“, serait proche de”un demi-million d’euros« . Et le porte-parole du mouvement a demandé : “Sur la marina d’Erbalonga, une rapide consultation des sites officiels retraçant l’état des transactions immobilières révèle que le prix de vente se négocie entre 7 000 et 9 000 €/m². ! CCombien de familles corses sont aujourd’hui en mesure de rivaliser avec ces sommes ? ?”
Une hérésie que les défenseurs de l’indépendance entendent continuer de pointer du doigt. “Alors que la plupart de nos compatriotes rencontrent davantage de difficultés plus insurmontable pour le logement, la hausse vertigineuse des prix, à l’achat comme à la location, semble vouloir réserver les conditions de vie les plus dignes aux étrangers fortunés», fustigent-ils.
-Pour Nazione, un mécanisme”efficace“existe, pour”lutter contre cette situation essentiellement coloniale« : demande du statut de résident. »Cette mesure, qui consiste à interdire l’accès au foncier et à l’immobilier aux intérêts étrangers en Corse, doit être appliquée par les institutions corses sans attendre une réforme du statut de la Corse. […] hautement improbable aujourd’hui compte tenu du contexte politique », Petr’Antò͘ Tomasi avance.
Le statut de résident comme garantie
Une solution qui fonctionne, si l’on en croit les indépendantistes, avec l’exemple du village d’Alzi, à Boziu : “CCette commune a décidé d’appliquer sans délai le délibération du 24 avril 2014 votée par l’Assemblée de Corse. Alors que la plupart d’entre elles avaient été attaquées par le préfet et annulées par le tribunal administratif, celle du village d’Alzi est toujours en vigueur à ce jour. Il y a quelques semaines, Simon Venturini, le maire, militant de Nazione et présent à nos côtés, a demandé pour la première fois le statut de résident..»
La Nation souhaite la constitution d’un « corps électoral corse légitime »
Un statut de résident que les militants présents estiment «qu’il a été sacrifié sur l’autel d’un compromis qui n’a rien d’historique« . Une allusion claire et nette aux accords de Beauvau, passés entre le gouvernement et les élus corses, auxquels Nazione rappelle ne pas avoir participé.