Photo
Cela travaille dur du côté des députées du Rassemblement national, Nadine Lechon (1ère circonscription) et Florence Joubert (3e). C’est du moins l’impression que pourraient donner leurs publications sur les réseaux sociaux. Sauf qu’à y regarder de plus près, tout est question de communication. Exemple avec les photos qu’ils ont mises en ligne pour expliquer que leur groupe parlementaire est en réunion « exceptionnelle », lundi 2. Il s’agit de la même photo, diffusée par la communication interne du parti. Travailleur, mais pas trop travailleur non plus.
Censurer
Michel Barnier avait à peine eu recours à l’article 49.3 de la Constitution que Nadine Lechon, députée RN de la Vallée de l’Isle, a appelé à la censure du gouvernement. Il n’en fallait pas plus pour que son adversaire de juillet, le centre droit Clément Tonon, se moque, sur Facebook, de « cet acte politique grave qu’elle n’explique pas à ses électeurs ». « Mais le peut-elle quand même ? », demande-t-il. Evidemment, le match retour a déjà commencé dans la circonscription, même si des élections législatives ne sont pas possibles avant juillet 2025, en cas de nouvelle dissolution de l’Assemblée.
Excuses
L’ancien maire de droite de Périgueux, Antoine Audi, a profité du conseil municipal de mercredi pour s’étonner que, lors de la cérémonie annuelle de départ à la retraite des agents municipaux, les conseillers d’opposition n’aient pas été invités. « Non seulement ils ont été invités mais je leur ai remis des médailles. Nous n’avons pas été invités, nous avons été évités. » Malaise pour la majorité qui comprend qu’elle s’est trompée et le reconnaît sans difficulté, la maire socialiste Delphine Labail présentant ses « plus sincères excuses pour cet oubli ». Le mea culpa est suffisamment rare pour être noté. Une séance à marquer d’une pierre blanche.
Main dans la main
La Dordogne compte quatre députés, qui ont tous voté pour la censure qui a fait tomber mercredi le gouvernement Barnier. Leurs étiquettes politiques ? Rassemblement national pour trois d’entre eux et Nouveau Front Populaire (Génération.s) pour le quatrième. Le département ne fait donc pas exception avec cette alliance de la carpe et du lapin, où les extrêmes votaient main dans la main tandis que leurs élus évitent de se saluer lors des cérémonies où ils se réunissent.
fan-club
Le magazine est négligemment posé sur un coin de table, au premier plan de la photo de la rencontre entre la nouvelle préfète, Marie Aubert, et le député RN du Bergeracois, Serge Muller, publiée sur Facebook. En couverture, on peut admirer le sourire de Jordan Bardella, qui fait l’éloge de « l’interview d’aveu » accordée à « JD News ». Après la députée du Périgord Vert Florence Joubert, qui s’est photographiée dans le train en train de lire l’autobiographie de la même Bardella, le concours du meilleur haricot se poursuit au RN.
Silence
L’adoption de la motion de censure a placé les socialistes entre le marteau de LFI et l’enclume du bloc central. Si les députés du Nouveau Front populaire (dont un ancien président de la République) votaient pour, certains socialistes se demandent aujourd’hui s’ils n’auraient pas intérêt à participer au futur gouvernement, souhaité par le président de la République sans les extrêmes. . Qu’en pensent les éléphants du Périgord ? Pour le moment, c’est silence radio. Le chef du Département Germinal Peiro avait affirmé sa désapprobation du principe de ce vote. Elle en bénéficiera cependant (temporairement) : le traitement d’austérité imposé aux collectivités locales par Michel Barnier est reporté. Parfois, le silence est d’or.
« Conseiller spécial »
Pas de chance pour Basile Fanier. Le 30 novembre, le Journal officiel annonçait la nomination du patron des Républicains de Dordogne comme « conseiller spécial » du ministre de la réussite scolaire et de la formation professionnelle, Alexandre Portier. Le 4 décembre, le gouvernement tombe, emportant avec lui cette position. Il pourra s’occuper de la fédération LR là où il ne fait pas – c’est le moins que l’on puisse dire – unanimement soutenu.
Fauteuil
Le député Génération.s du Sarladais, Sébastien Peytavie, était très heureux de faire voter mardi soir son projet de loi sur le remboursement intégral des fauteuils roulants. Mais le lendemain, fidèle à la ligne du Nouveau Front populaire, il vota la motion de censure, bloquant ainsi le budget de la Sécurité sociale et donc la mesure pour laquelle il œuvrait depuis des années. Cependant, la loi a été adoptée à l’unanimité par l’Assemblée. Contacté, le parlementaire a cherché à noyer le poisson. C’est le problème des groupes, on est obligé de suivre le mouvement, même si parfois cela provoque quelques contradictions.
Agriculteurs
Il s’agit d’un dommage collatéral qui n’était sans doute pas anticipé par les députés qui ont voté la censure du gouvernement. En faisant tomber Barnier, ils ont mis fin aux négociations du monde paysan avec l’État, et surtout ouvert la voie à la signature d’un accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur. La situation est d’autant plus embarrassante pour le RN, qui se pose en fidèle défenseur des agriculteurs. A tel point que ses trois députés en Dordogne multiplient les publications sur les réseaux sociaux. Il va falloir trouver mieux pour faire passer la pilule.