Au total, plusieurs centaines de millions d’euros, voire des milliards, sont entrés dans les caisses de l’Etat belge. Déjà en 2021, Le soir a révélé dans une enquête que ces transactions avaient rapporté 1,085 milliards d’euros.
Transaction limitée
Le principe de base de ces transactions criminelles est assez simple : une personne, une entreprise ou toute autre personne poursuivie par la justice négocie avec le parquet – en théorie à l’initiative du procureur du roi – une somme à payer pour éviter un procès. . . Avec pour conséquence d’éviter également une ligne sur son casier judiciaire. Car recourir à un accord de plaidoyer ne signifie pas reconnaître sa culpabilité sur le plan pénal. Il s’agit simplement d’éviter de prendre le risque d’une condamnation après un procès. Il y a cependant une subtilité : signer cette transaction est bien un acte de reconnaissance de faute, mais uniquement en matière civile. Cela signifie que l’indemnisation de ceux qui se sentent lésés n’est pas exclue.
Si la justice autorise ce type de transactions, elle a tout de même fixé certaines limites. Les transactions pénales ne sont par exemple pas possibles si l’acte reproché porte gravement atteinte à l’intégrité physique de la victime (meurtre, viol, coups et blessures, etc.) ou si la personne est soupçonnée d’un acte susceptible d’être puni d’une peine de prison. plus de 2 ans.
Gagnant-gagnant ?
Ces transactions pénales ont été mises en place dans un objectif gagnant-gagnant. Pour l’État belge et la justice, il s’agit d’un afflux d’argent rapide et sûr. Pas de long procès, pas de délai de prescription et pas de risque de perte du procès. Du côté de celui qui réalise la transaction, cela signifie gagner la certitude de ne pas être poursuivi et donc éviter des sanctions qui auraient pu être plus lourdes lors du procès avorté.
Mais cette pratique reste critiquée. Pour cause, un tel dispositif permet aux particuliers et aux entreprises d’échapper totalement à la justice. Une injustice donc pour certaines organisations. Plusieurs affaires ayant eu recours à ces transactions criminelles ont à chaque fois mis de l’huile sur le feu. On peut citer notamment l’affaire Stéphane Moreau, l’accord de 23 millions d’euros avec le milliardaire Patokh Chodiev ou encore les 300 millions d’euros versés par la banque suisse HSBC Private Bank.